Hier, j'ai accompagné la
classe de Grande Chouette pour un atelier " fabrication de
boulettes énergétiques " avec une diététicienne. Après une
courte présentation des recettes (qu'on aurait mieux fait de lire en
entier avant de passer à la pratique, mais ça c'est une autre
histoire), on passe à la réalisation.
Les enfants sont répartis
à des tables par petits groupes de quatre ou cinq. Au fond de la
salle, les ustensiles et les ingrédients. Je m'installe avec le
groupe de Grande Chouette, et tente de répartir les tâches : chacun
sera chargé d'aller chercher un ingrédient. Melvin (un tantinet
dissipé) est chargé des bananes, qu'il se propose de pulvériser
entre ses mains. On rigole.
Notre recette est
appétissante (hum) : nous allons faire des " balles à modeler " . Je
vous donnerai la recette (ou pas). Mes élèves se sont éparpillés
pour rejoindre le coin des ingrédients, et je pars à mon tour à la
recherche de la purée de noix de cajou (si, ca existe). C'est la que
je passe à côté d'une table dépourvue d'adulte. Y sont installés
Quentin, dubitatif devant les deux bananes qu'il vient d'éplucher,
et Nina. Je m'arrête pour lui conseiller : " Maintenant
Quentin, il faut que tu écrases les bananes. Tu peux prendre une
fourchette, ou alors tu fais comme Melvin, tu les écrases entre tes
mains ! " Petit regard en coin à Nina, que je connais depuis
longtemps. Contrairement à Quentin, fraîchement arrivé dans
l'école.
C'est la que j'ai buggé
: je connais la majorité des enfants de la classe de Grande Chouette
depuis la petite section de maternelle, voire depuis la crèche. Ils
savent que je m'adresse à eux comme je le fais avec les adultes, et
que j'ai un sens de l'humour un peu particulier. Mais ils sont
habitués (quoi le Hibou ? Tu demandes comment on peut s'habituer à mon sens de
l'humour ? ). Hum. Le problème ça n'est pas que j'ai un humour pourri, au contraire, mais que je suis très troisième degré
(minimum) et surtout très pince sans rire.
Bref, j'ai enfin trouvé
la purée de noix de cajou, entre la pâte de dattes et les graines
de chia (vous êtes sûrs que vous voulez toujours la recette ? ), et
je retourne à ma table d'un pas joyeux, quand je repasse devant la
table de Quentin.
Et là, le drame.
Quentin est en train
d'écraser les bananes avec ses poings, sous les cris de Nina qui
tente de l'en dissuader. Il est sûr de lui " Mais si, on peut
faire comme ça ! "
Oh punaise, il m'a crue !
Heureusement, pas d'autre adulte en vue. J'interviens d'un ton léger
: " Va donc te laver les mains Quentin, je vais t'apporter une
fourchette, ça sera plus facile. " Ouf.
Donc bilan de la matinée
:
- des boulettes très... particulières (qu'on a ratées car on a tout mélangé sans se rendre compte que la recette était en deux parties, mais entre nous, j'ai gouté celles du seul groupe qui a suivi la recette correctement et le goût était encore pire) ;
- un coup de bol monumental : imaginez que ce soit une autre maman qui ait vu Quentin anéantir les bananes. Ou la maîtresse (oh, mon Dieu, la maîtresse) ;
- une sage résolution (que je ne tiendrai pas) : ne pas faire de l'humour avec n'importe qui. Enfin, pas s'en m'être assurée que la personne a bien compris que je plaisantais.
Allez, pour les
aventuriers de la gastronomie, la photo de nos boulettes (et si ça vous fait toujours envie, je vous enverrai la recette en
message privé) :
Miam ! (là, typiquement, je plaisante ! ) |
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