samedi 8 avril 2017

La boulette


Hier, j'ai accompagné la classe de Grande Chouette pour un atelier " fabrication de boulettes énergétiques " avec une diététicienne. Après une courte présentation des recettes (qu'on aurait mieux fait de lire en entier avant de passer à la pratique, mais ça c'est une autre histoire), on passe à la réalisation.

Les enfants sont répartis à des tables par petits groupes de quatre ou cinq. Au fond de la salle, les ustensiles et les ingrédients. Je m'installe avec le groupe de Grande Chouette, et tente de répartir les tâches : chacun sera chargé d'aller chercher un ingrédient. Melvin (un tantinet dissipé) est chargé des bananes, qu'il se propose de pulvériser entre ses mains. On rigole.

Notre recette est appétissante (hum) : nous allons faire des " balles à modeler " . Je vous donnerai la recette (ou pas). Mes élèves se sont éparpillés pour rejoindre le coin des ingrédients, et je pars à mon tour à la recherche de la purée de noix de cajou (si, ca existe). C'est la que je passe à côté d'une table dépourvue d'adulte. Y sont installés Quentin, dubitatif devant les deux bananes qu'il vient d'éplucher, et Nina. Je m'arrête pour lui conseiller : " Maintenant Quentin, il faut que tu écrases les bananes. Tu peux prendre une fourchette, ou alors tu fais comme Melvin, tu les écrases entre tes mains ! " Petit regard en coin à Nina, que je connais depuis longtemps. Contrairement à Quentin, fraîchement arrivé dans l'école.

C'est la que j'ai buggé : je connais la majorité des enfants de la classe de Grande Chouette depuis la petite section de maternelle, voire depuis la crèche. Ils savent que je m'adresse à eux comme je le fais avec les adultes, et que j'ai un sens de l'humour un peu particulier. Mais ils sont habitués (quoi le Hibou ? Tu demandes comment on peut s'habituer à mon sens de l'humour ? ). Hum. Le problème ça n'est pas que j'ai un humour pourri, au contraire, mais que je suis très troisième degré (minimum) et surtout très pince sans rire.

Bref, j'ai enfin trouvé la purée de noix de cajou, entre la pâte de dattes et les graines de chia (vous êtes sûrs que vous voulez toujours la recette ? ), et je retourne à ma table d'un pas joyeux, quand je repasse devant la table de Quentin.

Et là, le drame.

Quentin est en train d'écraser les bananes avec ses poings, sous les cris de Nina qui tente de l'en dissuader. Il est sûr de lui " Mais si, on peut faire comme ça ! "
Oh punaise, il m'a crue ! Heureusement, pas d'autre adulte en vue. J'interviens d'un ton léger : " Va donc te laver les mains Quentin, je vais t'apporter une fourchette, ça sera plus facile. "  Ouf.


Donc bilan de la matinée : 

  • des boulettes très... particulières (qu'on a ratées car on a tout mélangé sans se rendre compte que la recette était en deux parties, mais entre nous, j'ai gouté celles du seul groupe qui a suivi la recette correctement et le goût était encore pire) ;
  • un coup de bol monumental : imaginez que ce soit une autre maman qui ait vu Quentin anéantir les bananes. Ou la maîtresse (oh, mon Dieu, la maîtresse) ;
  • une sage résolution (que je ne tiendrai pas) : ne pas faire de l'humour avec n'importe qui. Enfin, pas s'en m'être assurée que la personne a bien compris que je plaisantais.

Allez, pour les aventuriers de la gastronomie, la photo de nos boulettes (et si ça vous fait toujours envie, je vous enverrai la recette en message privé) :

Miam ! (là, typiquement, je plaisante ! )







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