C'était au printemps, un jour de repos
en semaine.
Enfin, si l'on peut appeler ça
un jour de repos, puisqu'il faut quand même se lever à 7 h
pour préparer les filles, qui elles vont à l'école.
Les jours ou je travaille, je gère le
lever et l'habillage avec le Hibou, et les coiffures. Parce que je ne
peux décemment pas confier le démelage/ça tireeeee ! et la
confection des queues-de-cheval et autres tresses au Hibou. Pour sa
santé mentale d'abord, et pour la cote de popularité des
Minis-Chouettes ensuite.
Oui, je sais, je suis douée... |
Et puis, à 7 h 30 (hum, hum...) je
pars. Les filles finissent de petit-déjeuner, regarder un peu la
télé et se préparer pour partir à l'école, avec le Hibou ;
qui les accompagne ensuite à l'arrêt du bus scolaire.
Ce matin là, Petite Chouette avait
insisté pour mettre sa culotte préférée. Une (vieille) culotte de
sa grande cousine que sa grand-mère paternelle a retrouvée au
fond d'un tiroir et lui a donnée. Sachant que sa cousine a 20
ans, je vous laisse calculer l'âge de la culotte... Bref, c'était
cette culotte et pas une autre. Après tout, ça ne me dérangeait
pas plus que ça, si ça lui faisait plaisir... Sauf que la culotte
était sur l'étendage, un étage en-dessous. Pas grave, on la mettra en descendant. J'aide donc Petite
Chouette à s'habiller, la coiffe (ça tireee, forcément). Ensuite
coiffure de Grande Chouette (ça tireee aussi ! Bon, une petite
coupe au carré arrangerait peut-être les choses, non ? Ca tire
moins tout d'un coup...)
Puis petit-déjeuner, télé... je
savoure mon café.
Il va être 8 h, bientôt l'heure de se préparer.
Quoi ? C'est l'heure à laquelle il faut partir pour ne pas
louper le bus ? Il ne passe pas à 8 h 10 ? Non ? Il
est toujours en avance ???? Et c'est parti pour un enfilage de
nu-pieds et une sortie de la maison à toute vitesse, en attrapant
les cartables au passage. On arrive juste à temps, un petit
au-revoir à travers les vitres et je rentre à la maison profiter un
peu de ma journée de repos (qui a de grandes chances de commencer
par une mise en route de la machine à laver et de se poursuivre par
des courses – repos on a dit).
J'ouvre la porte, je songe à un
deuxième café, et soudain je la vois. Là, sur l'étendage, se
balançant nonchalamment devant mes yeux (rapport au courant d'air) : LA
culotte.
C'est vrai qu'elle est zolie ! |
Oh punaise ! Petite Chouette est
partie à l'école sans culotte ! La honte ! Mon sang ne
fait qu'un tour, il n'y a plus qu'une solution : sauter dans la
voiture en fourrant l'objet du délit dans ma poche de blouson, et
tenter d'arriver avant la fermeture du portail. Heureusement, nous
sommes à trois minutes de l'école.
En me garant sur le parking, je suis
en transe. Je croise quelques parents qui repartent dans le sens
inverse. S'ils savaient ! Je serre nerveusement la culotte dans ma main au passage du
portail, et me dirige en courant vers la classe de Petite Chouette.
Arrivée (discrètement, il ne faut pas qu'elle me voit) dans le
couloir, je me retrouve nez-à-nez avec l'ATSEM. Elle s'occupe de la
classe de Petite Chouette ET du bus scolaire. Je lui tends
lamentablement la culotte en bredouillant. « Ne vous inquiétez
pas, me dit-elle avec un sourire, je m'en étais aperçue dans le
bus » (facile, Petite Chouette est en jupe - La honte ! ).
« Je lui ai mis la culotte du sac de rechange. »
Je l'ai bien remerciée (en priant pour
qu'elle ne le raconte pas à toutes ses collègues) et je suis
rentrée. Petite Chouette n'a pas été traumatisée, tout va bien.
Mais je crois que c'est une des plus
grandes hontes de ma vie de maman !
Remarquez, comme ça elle est à
égalité avec sa sœur !
Parce que oui, ça nous est aussi
arrivé avec Grande Chouette.
Le jour du spectacle de fin d'année,
ou toutes les classes chantent tour à tour devant TOUS les parents.
Et où les enfants patientent assis par terre à côté de ceux qui
sont en train de se produire.
Heureusement, Grande-Chouette avait eu
la bonne idée de choisir une jupe longue (ouf ! ) et de se
tenir correctement (le trac, ça a du bon). Personne ne s'est aperçu
de rien. Même pas nous si elle ne nous l'avait pas dit en rentrant à
la maison.
Jamais deux sans trois ? Et bien si un jour vous me voyez rougir en sortant des
toilettes, vous saurez pourquoi !
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