On parle beaucoup de solidarité.
Trop peu de désolidarité.
Je sais, le terme n'existe pas, mais je
ne trouve pas d'autre mot. Je ne parle pas d'indépendance,
d'individualisme... Je parle du moment où on passe du " Ah, bon tu
es sûre de toi ? " au " Stop ". Stop je ne te suis plus. Tu
es ma mère, ma soeur, mon amie, mais là, je ne peux plus.
C'est ton frère qui décide de repartir
vivre dans votre village d'origine.
" Là où vit ton ancien pote Lourdaud ? Mais
il t'a toujours détesté ! "
" C'était mon ami d'enfance, je me suis
peut-être fait des idées, on ne peut pas se vouloir du mal, entre amis... "
" Et la fois où il a coupé les
câbles de frein de ton vélo ? "
C'est ton mec qui t'annonce qu'il va
repostuler dans l'entreprise qui l'a viré.
" C'est une blague là ? Tu dis ça
pour me faire marcher ? "
" Ben écoute, ça fait six mois
que je suis au chômage, il faut bien gagner du fric. "
" Oui mais pas là-bas ! Tu te
souviens pourquoi ils t'ont viré ? Tu as fait un burn-out ! Une
dépression à force de te faire exploiter et mépriser ! "
C'est ta copine qui te dit : " Tu
vas me prendre pour une folle, mais j'ai décidé de me remettre avec
Grobeauf. "
" Grobeauf ? On parle bien du même
? Celui que tu as quitté il y a un an quand il a finit par te casser
le nez à force de te tabasser ??? "
" Oui, mais tu sais, j'ai du mal,
juste avec mon salaire. Et puis, je crois que c'était un peu ma
faute, il m'a toujours dit que je n'étais pas facile à vivre... "
La désolidarité c'est l'élan vital
qui te fait dire " Stop, je ne peux plus " (juste après le
moment où tu as envie de te remettre à fumer ou de siffler une
bouteille de vin).
Ca n'est pas de l'égoïsme, c'est de
la survie.
Stop. Tu es mon frère, mon mec, mon
amie, mais là je ne peux plus te suivre. Parce que je te t'aime, et
qu'à cause de ça je ne supporterai pas de te voir à nouveau passer
par les mêmes souffrances, celles dont tu as mis des mois à te
remettre.
Tu veux y retourner ? Tout seul alors.
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