Monsieur,
Cette après-midi, alors que je sortais
de ma place de parking en marche arrière, j'ai soudain eu la
surprise de vous voir surgir dans mon pare-brise arrière,
accompagné de votre fille. J'ai eu l'obligeance de freiner afin de
ne pas vous écraser entre ma voiture et celles stationnées derrière
vous. J'ai tout de même jugé utile de vous interpeller pour vous
signaler votre imprudence.
Vous m'avez courtoisement proposé une
révision du code de la route par les forces de l'ordre, et rappelé
que c'était à moi de faire attention.
Je faisais attention, monsieur. C'est
ce qui vous a permis à vous et votre fille de ne pas vous retrouver
aplatis entre deux voitures.
Je fais attention. Mais je ne sais pas
vous, mais moi quand je recule, je regarde aussi sur les côtés,
afin d'éviter d'accrocher les autres voitures. Je n'ai pas les yeux
fixés sur la lunette arrière afin de vous laisser passer, vous
et vos congénères. Parce que le dernier en date était aussi un
homme. Avec de jeunes enfants. Et il m'avait tenu à peu près le
même discours que vous.
Vous ne pouvez pas attendre dix secondes que
je finisse de manoeuvrer ? Vous voulez montrer votre
invincibilité à vos rejetons ?
« Papa est plus fort
qu'une voiture. Je suis Rambo je te dis, viens, on passe. »
Je suis prioritaire, je vous dis ! |
Et vos menaces d'appeler la police. Lamentable. C'est marrant d'ailleurs, je n'aurais jamais le réflexe
de dire ça. Vous devez avoir l'habitude de vous faire reprendre pour
sortir cet argument (un vieux réflexe sans doute, vous deviez du
style à menacer vos camarades d'école en disant que votre père
faisait du judo).
En tout cas, vous en mettez de
l'énergie à vous défendre. Pour un peu, on trouverait ça suspect.
Un peu comme si ça n'était pas moi, mais vous qui étiez en tort.
Après vos dernières menaces, je vous
ai quand même conseillé de faire attention à vous. Vous l'avez mal
pris. Si ça se trouve, vous avez relevé mon numéro
d'immatriculation et appelé votre papa ; pardon, la police. Ils
ont bien du se marrer.
Parce que quand même, pitoyable
crétin monsieur, même un enfant de quatre ans sait qu'il est
dangereux de traverser derrière un véhicule qui recule. Même pour
Rambo.
La solution, ça serait peut-être que
je me gare systématiquement en marche arrière pour être
sûre de vous voir en redémarrant.
Parce qu'espérer éviter les
cons, malheureusement, ça restera un rêve.
Remarquez, vous seriez
aussi capable de passer derrière moi au moment où je me gare.
C'est insoluble cette histoire !
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