mercredi 1 mars 2017

Le progrès ?

 
Il faut que je vous raconte. L'autre jour, j'ai commenté une parution Facebook. Ca m'arrive rarement, en général je me contente de liker ou de partager quand vraiment ça me semble important.

Cette parution mise en ligne par " Non au harcèlement à l'école " (la page de l'éducation nationale, ici) concernait une application smartphone permettant aux enfants de signaler un contenu choquant. Houlà ! Smartphone, enfants, harcèlement, tout ces mots dans la même phrase ? C'est quoi ce truc ?

On parle beaucoup cette année du harcèlement scolaire. Et c'est tant mieux. Parce qu'au moins les enfants savent que ce n'est pas normal. Qu'on peut en parler. Parce que les adultes sont sensibilisés, même si beaucoup minimisent ou ne font pas la différence avec de simples chamailleries. A voir la super conférence d'Hélène Romano sur le sujet ici). Parce qu'il était temps qu'on dise haut et fort que le harcèlement scolaire, on peut en tomber malade, voire même en mourir. Même des années après.

Mais là je suis en train de comprendre un truc qui m'échappait jusqu'à maintenant. Quand j'entendais parler du cyber-harcèlement, je comprenais difficilement comment les parents pouvaient ne pas voir ce qui se passait sur l'ordi familial. Même si on ne surveille pas tout ce que font les enfants, on jette quand même un petit coup d'oeil au passage. Et on voit si son enfant va sur les réseaux sociaux. Et la tête qu'il fait un lisant ses commentaires. Non ?

Non. Parce qu'en vrai, les enfants ont des smartphones. Alors j'ai mis un commentaire qui s'il a suscité quelques "j'aime" a aussi choqué quelques personnes. J'ai écrit ça :

" Pourquoi donner des smartphones aux enfants ? Un simple téléphone portable et le problème ne se pose plus... "

Subversif hein ? Moi ça me semble juste d'une logique désarmante.

Personnellement je n'ai pas de smartphone. J'ai un téléphone qui sert à téléphoner (et à envoyer des SMS). Uniquement parce qu'il n'y a plus de cabines téléphoniques.

Il est pas beau mon téléphone à 30 euros ?
 
Et pourquoi il n'y a plus de cabines téléphoniques ? Ca ne serait pas encore un coup des fabricants de portables ou du gouvernement ? (souvenez-vous, on a en déjà parlé ici).

Bref, la Chouette est vieux jeu. Ou maligne. Au choix. Un smartphone, ça coute en moyenne 184 euros ; plus environ 10 euros de forfait par mois (soit 120 euros par an). Vous multipliez tout ça par une moyenne de quatre personnes par famille, ça nous donne quoi ? 1216 euros la première année. 1216 euros !

Je vous dis combien je paye mon forfait téléphonique ? (deux heures d'appel, et SMS illimités) : 4,99 euros par mois. Maligne, hein ?

Ben non, je suis has been en fait. En tout cas c'est ce que semble penser la personne qui me répond :

" Les téléphones qui ne sont pas des smartphones ne sont plus légions (ah si, on en trouve très facilement en hyper marché) et souvent inutilisables au bout de six mois car de mauvaise qualité (en tout cas surement moins fragiles qu'un smartphone) et puis on pourrait aussi leur remplacer leurs enceintes wi fi par des tourne disques je pense qu'ils apprécieraient beaucoup... "

Ah, ah, ah, remplacer les enceintes wi-fi par des tourne-disques ! Quelle manière délicate de me faire comprendre que je suis une vieille chouette qui ne comprend rien à rien !

J'ai répondu en posant la question de l'intérêt du smartphone chez les enfants/ados (oui, des fois je cherche). Et cette charmante dame me répond ça :

" Question de génération (et on en remet une couche sur mon grand âge), empêcher, interdire n'a jamais protéger, éduquer, prévenir, si. Quand les parents sont des parents ils n'ont pas à avoir peur de l'évolution technologique. "

Wahou ! " Quand les parents sont des parents ". Ca y est. Je suis une mauvaise mère.

Quand les parents sont des parents (je ne comprends pas bien la portée philosophique de l'expression, mais bon...) bien sur qu'ils ont peur ! De tout. De l'évolution technologique, de la méningite foudroyante, du pervers sur la route de l'école, du taux de chômage dans vingt ans, des cours de piscine à l'école, de l'allergie alimentaire à la cantine, de la piqure d'araignée venimeuse planquée dans un sachet de bananes (si c'est possible). De tout.

Quand les parents sont des parents (décidément, cette expression me plait de plus en plus), ils peuvent inciter leurs enfants à réfléchir, et les amener à comprendre :

  • qu'on n'est pas obligés de choisir de se faire piéger par la société de consommation ;
  • que le progrès c'est bien, à condition de ne pas en devenir esclave ;
  • que ne pas avoir tous les trucs à la mode, ce n'est pas être un looser ou un boloss, c'est juste ne pas être un mouton ;
  • que la valeur d'une personne ne dépend pas de ce qu'elle a, mais de ce qu'elle est (gros dossier).

Et puis, pour finir, quand les parents sont des parents, ils savent que l'une des choses qui compte le plus, c'est la valeur de l'exemple. Que les enfants se construisent par rapport à nous, et que même s'ils s'opposent parfois à nos valeurs, il en restera toujours quelque chose au fond d'eux.

A bon entendeur...



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