Fin d'année tonitruante
ici, avec une convocation du médecin de la sécurité sociale hier
matin. Pour rappel, j'ai un mal de dos permanent depuis un accident
du travail il y a un an et demi, et je suis en arrêt depuis le début
de l'année.
Je vous passe les
détails, mais la conclusion du médecin de la Sécu est : "
Vous avez le droit d'être en arrêt pendant trois ans, mais là, ça
fait déjà un an, alors je vous mets une reprise au 1er février. "
Le fait que je lui dise
qu'une simple séance de balnéothérapie (là) m'avait remis dans l'état
du mois de janvier ne lui a fait ni chaud ni froid. Et croyez-moi,
aide-soignante à domicile, c'est beaucoup plus physique que faire
quelques exercices dans une piscine chauffée.
" Il faudra demander
de l'aide à l'entourage de vos patients " elle m'a dit. Mais
bien sur, j'aurais du y penser plus tôt ! Le monsieur de 85 ans, il
ne voudrait pas soulever sa femme à ma place au lieu de se tourner
les pouces ?
" Sinon, changez de
métier. Vous avez un diplôme de secrétariat médical, vous
trouverez facilement du travail " m'a-t-elle dit avec un sourire
rassurant. Je l'aurais presque crue (même si ça fait quinze ans que
j'ai viré aide-soignante justement parce que les médecins n'ont
plus de secrétaire médicale). Dans le doute, je suis passée
me renseigner à Pôle Emploi : " Pour un poste administratif, on
reçoit cinquante candidatures ". Ah ben oui, ça va être
facile, effectivement !
Bref, gros coup sur la
tête, même si je m'y attendais.
Parce que je ne pourrai pas reprendre. Parce que mon dos a eu sa dose. Parce qu'au bout d'un an d'arrêt, je suis contente d'être capable de rester assise trois heures d'affilée sans être obligée de prendre un anti-inflammatoire après. Parce qu'avoir les deux Minis-Chouettes sur les genoux pour un câlin, il ne faut pas que ça dure plus d'une minute. Sinon j'ai mal.
Parce que je ne pourrai pas reprendre. Parce que mon dos a eu sa dose. Parce qu'au bout d'un an d'arrêt, je suis contente d'être capable de rester assise trois heures d'affilée sans être obligée de prendre un anti-inflammatoire après. Parce qu'avoir les deux Minis-Chouettes sur les genoux pour un câlin, il ne faut pas que ça dure plus d'une minute. Sinon j'ai mal.
Alors ses discours sur la
nécessité d'une réadaptation à l'effort, elle peut se les garder,
la spécialiste de la Sécurité Sociale (voire se les carrer là où
je pense). Elle croit que j'en suis arrivée là comment ? En
tricotant ? J'ai travaillé huit mois en ayant mal, après mon
accident du travail. Huit mois à faire comme si, en me disant que ça
finirait bien par passer. Ben non. Et il m'a fallu autant de temps
d'arrêt avant de commencer à voir une amélioration.
Soyez fiers de moi : je
vais contribuer à faire baisser le trou de la sécurité sociale.
Parce que la vraie raison, elle est là. Ca n'est pas parce que je
vais un peu mieux que la Sécu veut que je retourne travailler. C'est
parce que ça lui coûte de l'argent (et que les conséquences à
long terme sur la santé des travailleurs, elle s'en moque).
Je vais donc aller
grossir le nombre des demandeurs d'emploi (on ne peut pas être bonne
partout).
Avec un goût amer face à
l'organisation de la société (où les travailleurs ne sont rien de
plus que des citrons qu'on presse jusqu'à la dernière goutte).
Et paradoxalement un
sentiment de liberté et de curiosité (même si c'est aussi très
flippant, faut pas déconner). Parce que tout s'ouvre à moi. Comme
quand on doit choisir son orientation professionnelle au lycée.
L'expérience de la vie et la connaissance de mes qualités et de mes
envies en plus.
Que vais-je devenir ?
Pâtissière (hum) ? Blogueuse à succès ? Présidente de la
République (il y a un poste à prendre, il paraît).
Je ne sais pas
encore. Il y a tout à construire. Et ça, c'est sacrément excitant.
Allez, je vous souhaite à
tous et toutes une bonne nouvelle année, pleine de changements
positifs (on y croit) !