mercredi 23 septembre 2015

J'aime ma banque... ou pas

Je prends sur moi, là...

Aujourd'hui, j'ai écrit à ma banque.

Celle dans laquelle je suis depuis toute petite. A l'époque ou les parents ouvraient un livret A pour chacun de leurs enfants, quand ça rapportait encore quelque chose. Je me souviens comme on était fières d'aller faire noter les intérêts sur nos livrets ; on se sentait riches.

Alors, bien sur, quand il a fallu contracter (rien que le mot donne une idée du stress que c'est) un prêt pour acheter une maison, c'est vers elle que nous nous sommes tournés. Après un petit détour par la banque depuis l'enfance du Hibou (La Missive Enchantée), où l'accueil fort condescendant de la conseillère nous a fait fuir à toutes jambes.

Endettés pour un paquet d'années, donc, par plusieurs prêts cumulés, auprès de la banque Le Joyeux Paysan. Un nom bien de chez nous, bien rassurant pour les petits-enfants d'agriculteurs que nous sommes. On imagine tout de suite la fiabilité, le bon sens, la stabilité.

Quand nous avons vendu la maison l'an dernier, nous avons pu rembourser l'un des prêts, la nouvelle maison dans l'ancien étant beaucoup moins chère que l'ancienne maison, qui elle était neuve (vous suivez ? ).

Oh joie, oh bonheur !

Mais, c'est quoi cette petite ligne ? Les IRA ? 

« Ah, oui, messieurs dames, il y a des indemnités de remboursement anticipés à nous régler. Vous comprenez, on va louper 20 ans d'intérêts là, alors il faut nous dédommager ! » nous a gentiment expliqué la conseillère du Joyeux Paysan (ok, elle ne l'a pas dit comme ça, mais on a bien compris le message).

Oui, c'est légal.
C'est hallucinant, mais c'est légal. On y échappe seulement en cas de résiliation de prêt due à un décès, un changement de lieu de travail, ou une perte d'emploi.

On déménageait quand même parce que le Hibou a quitté son emploi salarié pour se lancer à fond dans son métier de dessinateur. Donc pour moi, on était dans le cadre de la perte d'emploi. Le jeune homme de la banque n'était pas convaincu ; gentil, mais pas convaincu (oui, la dame s'est transformée en monsieur pour cause de grossesse). Comme je lui ai expliqué, Pôle Emploi considère comme involontairement privé d'emploi un salarié qui bénéficie d'une rupture conventionnelle ; ce qui est le cas du Hibou.
Donc la logique veut que la banque suive le même raisonnement que l'Etat.

Robin (oui, au Joyeux Paysan, on est en famille,tous les conseillers se présentent par leur prénom) m'a donc mollement suggéré de faire un courrier à sa direction, et de le lui remettre ; il se chargerait personnellement de le transmettre. Il est gentil Robin.

J'ai donc fait ma lettre, argumentée solidement, sûre de notre bon droit (j'ai un côté Don Quichotte). Et je l'ai remise à Robin. 

C'était le 16 novembre 2014.

Quelques semaines plus tard, il m'a annoncé que la directrice avait donné son accord oral, et que nous allions recevoir une réponse écrite. Youpi !

J'ai attendu patiemment, puis j'ai fini par retourner aux nouvelles dans mon agence. Et là, Robin était bien embêté. Nous avions changé de conseiller (maintenant c'était Antoine) et il ne retrouvait pas la lettre que nous avions envoyé à Annabelle pour lui faire la demande. 

« Mais vous m'aviez dit que la directrice était d'accord ? » ai-je dit. 
« Oui, mais il faut qu'on envoie le dossier pour confirmation au siège, et il n'y a rien dans les dossiers d'Annabelle. »

Annabelle est donc partie en congé maternité avec notre dossier ? Quelle conscience professionnelle, quelle abnégation !

J'ai donc renvoyé par mail le double du courrier, directement à Robin pour qu'il le transmette à Antoine qui allait pouvoir présenter le dossier à la responsable, et « nous tiendrait informés dès qu'il aurait plus d'informations à nous communiquer. »

C'était le 26 juin.

J'ai attendu. Je sais qu'il y a eu les vacances d'été, puis la rentrée, peut-être même un nouveau changement de conseiller, qui sait ?

Darla diladada...


Mais là, ça commence à faire long tout de même.
Presque un an qu'on a envoyé notre demande, et toujours pas de réponse ? Elle en prend un coup la confiance qu'on a dans notre chère banque familiale.

Une idée nous a même effleurés : et s'ils faisaient semblant de prendre en compte notre demande, mais qu'en fait ils nous menaient en bateau en attendant qu'on se lasse et qu'on abandonne de nous même ?

Non. Ca ne ressemble pas au Joyeux Paysan ! Les conseillers sont si souriants, si aimables ! A chaque fois que je vais retirer de l'argent, ils me demandent comment je vais d'un air très intéressé. Parfois, ils offrent même des ballons aux Minis-Chouettes (je ne sais pas ce que c'est que cette obsession des ballons, comme dans les magasins de chaussures ici).

Non. Il doit y avoir une erreur quelque part. J'ai donc renvoyé un courrier en recommandé avec accusé de réception à la directrice d'agence Mme Duquelquechose (tiens, elle n'a pas de prénom elle). Pardon Robin. Je sais que je peux vous faire confiance.

Mais là, mon sang paysan commence à s'échauffer. 
Je ne laisserai pas tomber sans avoir eu une vraie réponse.

On est têtus, nous les paysans.
Surtout quand on est surs de notre bon droit. 

Parce que là, j'ai vraiment l'impression qu'on nous prend pour des courges. 
Et ça, moi, ça m'énerve au plus haut point !




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