dimanche 30 avril 2017

Deuxième tour


Comment peut-on justifier à nos enfants qu'on se retrouve avec ce choix là ?

Parce qu'on a parlé politique à la maison. On a espéré. On a expliqué que pour une fois, il était possible qu'un vrai programme gagne. De ceux qui permettent de faire un pas de côté pour sortir de la logique de l'argent roi. De reprendre un peu de contrôle. De remettre l'humain au centre de la vie. De réfléchir, de s'impliquer, d'être acteur.

Et on se retrouve avec ce choix là. Enfin, un choix... mouahaha ! Laissez-moi rire ! (ou pleurer).

Grande Chouette est venue avec moi au dépouillement dimanche dernier. Et elle n'a pas compris. Les noms s'égrenaient, et elle me demandait : " Mais Maman, pourquoi autant de gens ont voté pour un escroc ? " (nb : mot utilisé intuitivement par une enfant de neuf ans et demi ; on n'a jamais utilisé ce mot là pour qualifier François Fion (c'est elle qui prononce comme ça, impossible de lui faire rectifier ! ). Avoir ce raisonnement à neuf ans et demi et voir qu'il a fait 20 %. Allez comprendre....

Les Minis-Chouettes ont fait activité coloriage...

On a raconté : le matraquage médiatique, la manipulation des masses. Oui elles sont encore petites . Mais elles ont compris. En arrivant au bureau de vote, Petite Chouette a murmuré : " Je suis sûre que tout le monde va voter pour Macron. " Ce qui n'a pas manqué de faire rire les adultes présents autour d'elle (nb : elle murmure fort). Je vous rappelle son âge, juste pour rire ? Cinq ans et demi.

On a espéré, et puis les résultats sont tombés. La manipulation a bien fonctionné. Maintenant, on a le choix entre être soit des esclaves, soit des fachos. 
Jolie alternative...
 
Elles se sont bien exprimées !

Alors comment on explique à nos enfants que la majorité a refusé l'espoir d'un vrai changement de société ? D'une façon très simple : en leur présentant " le paradoxe du mauvais garçon " , autrement appelé " le syndrome de la chieuse ". En plus ça leur servira quand ils seront ados !

Je vous explique ? Souvenez-vous de votre adolescence...

Mesdemoiselles et mesdames, vers qui se tournaient vos regards et battaient tous les coeurs ? Le garçon gentil, toujours prêt à vous aider, ou le mauvais garçon, fréquentations douteuses et conduite à risque mais tellement énigmatique ? (je plaide coupable).

Et vous messieurs, par qui étiez-vous attirés ? La fille sympa et pas compliquée, ou la chieuse pénible mais si inaccessible qu'elle en devenait irrésistible ?

Alors ?

Alors voilà : apparemment, une grosse partie des électeurs français est composée d'adolescents boutonneux et d'adolescentes écervelées qui sont attirés par le côté obscur de la vie. Qui sont prêts à être contrôlés et manipulés, parce que ça demande moins d'efforts et que surtout, ils pourront continuer à râler.

Heureusement, il y a aussi une grosse partie des adolescents qui sont prêts à se battre pour leur rêve d'un monde meilleur. Non ça n'est pas utopiste. Oui le monde peut être plus juste. Tout changement commence par un rêve. 

Et comme le disent les Minis-Chouettes : " Ne vous inquiétez pas. Bientôt, nous aussi on votera ! "




mercredi 19 avril 2017

Question embarrassante


C'est mignon les questions des enfants ! Enfin, en général... (rappelez-vous comment Petite Chouette m'a mis la honte, ici).

Mais quand Mémée (alias la maman du Hibou) dit qu'elle y voit de moins en moins bien, et que Petite Chouette lui demande innocemment : " C'est parce que tu vas bientôt mourir, Mémée ? " c'est légèrement embarrassant...

Quoique je ne sois pas particulièrement choquée (Mémée non plus, à priori).

Même si le Hibou a un peu moins apprécié la réflexion, il me semble que c'est sain que les enfants puissent poser les questions qui leur trottent dans la tête...

Et puis, pourquoi y aurait-il des sujets tabous, après tout ?



mercredi 12 avril 2017

Cherchez l'intrus

 

Ca vous est déjà arrivé de découvrir un objet là ou il ne devrait pas être ? Je ne parle pas des chaussettes disséminées dans le salon, spécialité des Minis-Chouettes. Ni du bocal de café dans les escaliers (hum, nous ne dénoncerons personne...).

Non, je parle de l'objet qui apparait mystérieusement dans un endroit tout aussi improbable... Vous voulez un exemple ? 

Et bien, au hasard, ce week-end, au retour d'une charmante promenade ensoleillée, ponctuée des " J'ai mal aux jambes " et autres " Quand est-ce qu'on fait demi-tour ? " habituels. Nous étions ( " enfin ", diraient les Minis-Chouettes) de retour à la maison, et je tentais de débarrasser mes poches de tous les trésors merveilleux ramassés en chemin : fleurs, cailloux (pardon, pierres précieuses), et, oh il reste quelque chose dans ma poche arrière que je n'arrive pas à attraper. Ah si !

Et voilà notre butin :


C'est là qu'il faut chercher l'intrus (d'où le titre de l'article, il faut suivre, un peu ! ).

Alors ? 

Alors ???

Ouiiii ! Félicitations à la jeune dame brune au fond à droite !

Au fond de ma poche il y avait ça :

So strange...

Alors comment une dent s'est retrouvée dans la poche de ma salopette (que je venais tout juste de sortir du placard après la trêve hivernale) ? Mystère... 
A priori, c'est une dent de Grande Chouette (je ne vois pas comment la dent d'un autre enfant aurait pu se retrouver là), mais elle n'en a pas perdu depuis plusieurs mois.

Le plus plausible, c'est que la petite souris (ou la fée des dents, au choix) l'ait cachée dans ma poche (mais pourquoi ? là je ne vois vraiment pas).

Du coup, la grosse question était : si la dent est encore là, a-t-elle à un moment ou un autre été cachée sous un oreiller ? Ou en termes plus triviaux : elle l'a donnée la pièce la petite souris ou pas ???

Dans le doute, on a refait le rituel. Mais cette fois, la dent, je l'ai tout de suite rangée...


samedi 8 avril 2017

La boulette


Hier, j'ai accompagné la classe de Grande Chouette pour un atelier " fabrication de boulettes énergétiques " avec une diététicienne. Après une courte présentation des recettes (qu'on aurait mieux fait de lire en entier avant de passer à la pratique, mais ça c'est une autre histoire), on passe à la réalisation.

Les enfants sont répartis à des tables par petits groupes de quatre ou cinq. Au fond de la salle, les ustensiles et les ingrédients. Je m'installe avec le groupe de Grande Chouette, et tente de répartir les tâches : chacun sera chargé d'aller chercher un ingrédient. Melvin (un tantinet dissipé) est chargé des bananes, qu'il se propose de pulvériser entre ses mains. On rigole.

Notre recette est appétissante (hum) : nous allons faire des " balles à modeler " . Je vous donnerai la recette (ou pas). Mes élèves se sont éparpillés pour rejoindre le coin des ingrédients, et je pars à mon tour à la recherche de la purée de noix de cajou (si, ca existe). C'est la que je passe à côté d'une table dépourvue d'adulte. Y sont installés Quentin, dubitatif devant les deux bananes qu'il vient d'éplucher, et Nina. Je m'arrête pour lui conseiller : " Maintenant Quentin, il faut que tu écrases les bananes. Tu peux prendre une fourchette, ou alors tu fais comme Melvin, tu les écrases entre tes mains ! " Petit regard en coin à Nina, que je connais depuis longtemps. Contrairement à Quentin, fraîchement arrivé dans l'école.

C'est la que j'ai buggé : je connais la majorité des enfants de la classe de Grande Chouette depuis la petite section de maternelle, voire depuis la crèche. Ils savent que je m'adresse à eux comme je le fais avec les adultes, et que j'ai un sens de l'humour un peu particulier. Mais ils sont habitués (quoi le Hibou ? Tu demandes comment on peut s'habituer à mon sens de l'humour ? ). Hum. Le problème ça n'est pas que j'ai un humour pourri, au contraire, mais que je suis très troisième degré (minimum) et surtout très pince sans rire.

Bref, j'ai enfin trouvé la purée de noix de cajou, entre la pâte de dattes et les graines de chia (vous êtes sûrs que vous voulez toujours la recette ? ), et je retourne à ma table d'un pas joyeux, quand je repasse devant la table de Quentin.

Et là, le drame.

Quentin est en train d'écraser les bananes avec ses poings, sous les cris de Nina qui tente de l'en dissuader. Il est sûr de lui " Mais si, on peut faire comme ça ! "
Oh punaise, il m'a crue ! Heureusement, pas d'autre adulte en vue. J'interviens d'un ton léger : " Va donc te laver les mains Quentin, je vais t'apporter une fourchette, ça sera plus facile. "  Ouf.


Donc bilan de la matinée : 

  • des boulettes très... particulières (qu'on a ratées car on a tout mélangé sans se rendre compte que la recette était en deux parties, mais entre nous, j'ai gouté celles du seul groupe qui a suivi la recette correctement et le goût était encore pire) ;
  • un coup de bol monumental : imaginez que ce soit une autre maman qui ait vu Quentin anéantir les bananes. Ou la maîtresse (oh, mon Dieu, la maîtresse) ;
  • une sage résolution (que je ne tiendrai pas) : ne pas faire de l'humour avec n'importe qui. Enfin, pas s'en m'être assurée que la personne a bien compris que je plaisantais.

Allez, pour les aventuriers de la gastronomie, la photo de nos boulettes (et si ça vous fait toujours envie, je vous enverrai la recette en message privé) :

Miam ! (là, typiquement, je plaisante ! )