mercredi 29 juin 2016

Les enfants sont merveilleux


"Les enfants sont merveilleux..." comme disait Jacques Martin dans l'Ecole des fans. Oui, j'ai connu cette émission animée par Jacques Martin ; ça vous donne une idée de mon âge... Tous les dimanches après-midi, lors de la visite hebdomadaire à ma grand-mère paternelle, on regardait Antenne 2 (alias France 2 pour les jeunes). A 10 ans, j'aimais bien. A 16 ans, beaucoup moins... Bref, tout ça pour dire qu'il avait raison, tonton Jacques. Les enfants sont "nature", plein d'imagination, sans toutes les barrières que nous adultes nous nous mettons.

Dernier exemple en date avec Petite Chouette, 4 ans 3/4. Cette enfant a habituellement un vocabulaire très recherché, même si depuis quelque temps elle supplie Grande Chouette de lui apprendre des gros mots (ce que l'ainée refuse de faire, à mon avis moins par bienveillance envers la langue française que pour protéger ses privilèges de grande). Petite Chouette utilise un langage recherché et bannit le "on" de son vocabulaire. Du coup, comme on ne veut pas faire trop populaires à coté d'elle, on s'aligne. Ce qui nous donne des "Petite Chouette, nous allons aller acheter le pain, et ensuite nous dégusterons notre repas, n'est-ce- pas ? " au lieu de "Petite Chouette, on va acheter le pain et on mange, ok ? ". Très naturel.

C'est dire si elle nous a surpris il y a quelques jours quand elle a décidé de baptiser son nouveau doudou... Cochonnerie !

Il y a une logique, ne croyez pas que cette enfant ait décidé de faire sa crise d'adolescence (quoique, entre les "Pas question que je mette cette robe, elle est ridicule" et les "Je suis la plus moche de la classe" on n'en est pas loin). 

Voici la peluche en question :


Cochonnerie en voiture (en vrai c'est MON rouleau de massage pour le dos)

Les lecteurs les plus avertis auront reconnu un cochon Minecraft. Pour les incultes (comme moi) Minecraft est un jeu vidéo auquel joue le Hibou. Sur console je crois. A moins que ce ne soit sur PC . J'ai beaucoup de mal à retenir tout ça (un peu comme lui avec le rangement des ustensiles de cuisine, ce qui est pourtant beaucoup plus simple). 

Donc le Hibou joue à Minecraft, et regarde des vidéos de personnes qui jouent à Minecraft et filment les parties pour les mettre sur Internet (si quelqu'un peut m'expliquer l'intérêt ? ). 
Grande Chouette, en bonne fan de son père, s'est aussi prise de passion pour ce jeu et les vidéos de gamers (on dit comme ça. Enfin, je crois...). 
Il ne nous manquait plus que Petite Chouette, qui s'y intéressait plus par mimétisme et pour ne pas démériter aux yeux de son papa. Et voilà t'y pas (désolée, mes racines dauphinoises ressortent parfois) qu'une copine de Grande Chouette lui offre un doudou Minecraft ! Je suis cernée ! On peut l'identifier sans peine grâce aux petites briques dessinées sur son corps :

"Emprunté" par Grande Chouette

C'est bien la seule chose que j'ai compris dans le jeu : il faut créer un monde avec des briques et des textures. Ca a l'air génial ! (non, je rigole).

Petite Chouette a donc choisi ce doudou à cause de sa couleur rose (évidemment). Grande Chouette a préféré la chauve-souris et la vache (elle a une copine sympa). Après avoir hésité entre Cochonnet et Rose, Petite Chouette s'est donc enthousiasmé pour le doux prénom de Cochonnerie. A mon avis, elle a choisi celui-là quand on s'est tous mis à rire. Pas sure qu'elle connaisse la signification du mot. C'est un peu le piège à 4 ans (3/4, ça a son importance) : on utilise des mots qu'on a entendu sans en connaitre la signification. D'ou l'importance de vérifier que l'enfant sait bien ce que veut dire le mot qu'il utilise avant de le gronder ou de se vexer. Un "Maman, j'ai honte pour toi" peut par exemple signifier "Maman, je suis triste pour toi". Nuance. Il ne reprendra sa véritable signification qu'à l'adolescence...

Bref, si ce joli prénom nous fait bien rire dans l'intimité, les choses se corsent à l'extérieur de la maison. J'essaie de limiter au maximum les sorties de la bestiole, au risque de nous exposer à des moments gênants. Imaginez l'enfant horrifiée qui a lâché son doudou du haut du chariot dans le supermarché, et qui se met à hurler "Cochonnerie ! Maman, j'ai perdu Cochonnerie ! " 

Non ce n'est pas drôle ! On voit bien que ce n'est pas vous qui faites face à la mamie choquée et à la bande d'ados qui rifougne (cochonnerie n'ayant pas le même sens à cet âge là). 

Enfin, il est si mignon qu'on lui pardonne tout :

Trop adorable !

Ah, le Hibou me signale que le verbe "rifougner" n'est pas français. Désolée, je n'ai pas le niveau linguistique de Petite Chouette : c'est encore du parler dauphinois. Ca veut dire : "rire bêtement". Comme ça vous aurez appris un mot !


samedi 25 juin 2016

Parano ?



En rentrant à la maison, j'ai vu un camion qui emportait la dernière cabine téléphonique de la commune.

Les cabines téléphoniques vous vous souvenez ? 

C'était avant l'invention des téléphones portables. Il parait que depuis, il y a aussi des smartphones... Je vous avoue que je n'y comprends rien. Moi, je n'ai acheté un portable que parce que je ne trouve plus de cabine. J'ai d'ailleurs encore une carte téléphonique dans mon portefeuille, je me demande bien ce que je vais en faire...

Une rescapée... recyclée

Donc, les cabines téléphoniques disparaissent. Normal, me direz-vous, tout le monde a un portable ! C'est aussi ce que je pensais. Et puis hier, j'ai réalisé quelque chose... Ca ne serait pas l'inverse ? Tout le monde serait obligé d'avoir un portable parce qu'on nous supprime les cabines téléphoniques ?

Comment j'en suis arrivée à cette interrogation ? Je vous raconte.

Hier j'ai voulu appeller une de nos chères administrations pour avoir un renseignement. En général, je cherche d'abord sur Internet. Deux solutions : 

- Soit je ne trouve pas ce qui correspond à ma situation particulière (la Chouette est originale) ;

- Soit j'ai trouvé, mais je veux vérifier l'info. Parce qu'en général, il y a toujours une différence entre ce que le conseiller me dit et ce que j'ai lu. D'ailleurs j'essaie toujours d'avoir confirmation de l'info en rappelant une deuxième fois (comme on ne tombe jamais sur la même personne...). Si j'ai à chaque fois la même réponse, il y a une chance que ce soit la bonne. Oui, ça prend du temps...

Parfois, comme hier, je ne veux pas qu'on puisse m'identifier. J'ai envie de poser ma question de façon anonyme, sans avoir peur d'être fichée par la personne qui me répond. Parano ? Je dirais prudente. 
Imaginez : "Allo, madame de la sécurité sociale, c'est la Chouette à Plume. Dites-moi, hier j'ai repeint un meuble, j'ai bien le droit en arrêt de travail ? " 
"Ouh là, là, mais pas du tout madame la Chouette ! On va vous supprimer vos indemnités. " 
Et voilà comment une simple question peut vous apporter tout un tas d'ennuis (désolée, ça m'a traumatisée). 

J'appelle donc sans m'identifier. Des fois c'est facile : il suffit de taper sur la bonne touche pour dire qu'on n'est pas allocataire de la CAF, pas inscrit à Pole Emploi, etc... Mais ça ne suffit pas forcément. Parce que tous ces organismes nous ont demandé de remplir un dossier avec notre mail, nos numéros de téléphone... pour pouvoir nous joindre, évidemment. Mais qu'est-ce-qui nous dit que ce n'est pas aussi pour nous reconnaitre quand on les appelle ? Non je ne suis pas parano.

Hier, donc, j'ai appelé la Sécurité Sociale. Ils ne connaissent pas mes numéros de téléphone, je n'ai jamais rempli les cases (la Chouette est une rebelle). Mais comme la question que je veux poser est hyper délicate, je prends la précaution de les appeler de mon portable. Aucun risque qu'ils puissent reconnaitre mon numéro, au contraire du fixe qui permet d'afficher le nom de la personne qui appelle.

Je compose le numéro, je réponds "non" à la question de l'identification par mon numéro d'assurée. Et à la question suivante, je reste paralysée : "Vous appelez bien du département 38 ? Oui tapez 1, non tapez 2". Je n'ai tapé ni 1, ni 2, j'ai raccroché. J'appelle avec un portable ! Comment peuvent-ils détecter de quel département ??? On est géolocalisés ou quoi ?

D'une cabine téléphonique, on pouvait juste identifier le lieu d'où l'appel avait été passé (c'est dans tous les vieux films, révisez vos classiques). Par contre, d'un portable, on peut identifier la personne qui appelle. Et ça c'est bien plus simple pour surveiller la population.

Alors, la disparition des cabines téléphoniques : évolution de la société ou complot diabolique ? Vous en pensez quoi ?

mercredi 22 juin 2016

Les fourmis



Non, l'article d'aujourd'hui n'a rien à voir avec les excellents livres de Bernard Werber. Ce qui me fait penser qu'il y a longtemps que je n'ai pas fait de chronique culturelle sur le blog. Il va falloir que j'y pense.

Bref, je vous avais raconté que quelques fourmis vivaient chez nous (pour les retardataires, ça se passait ici). Rien de bien gênant.

Apercevoir une petite fourmi transporter une miette oubliée sous la table, c'est mignon. Et éducatif ("Non, Petite Chouette, on n'émiette pas de biscottes dans la maison pour les nourrir ! " ). Et pratique. Limite on la remercierait de faire le ménage à notre place.

Mais trop, c'est trop. 

Il y a quelques jours, en arrivant dans ma cuisine de bon matin, j'ai vu bouger ma plaque à induction. Une vision brouillée matinale ? La Chartreuse d'hier soir ? Non. Des dizaines de fourmis avaient pris possession de l'endroit pourtant propre. 

Je suis pour la protection des animaux. Mais à 7 h du matin, quand j'ai juste envie (et surtout besoin) d'un café, je dis non. Je me suis donc dirigée vers l'évier pour prendre une éponge. Que j'ai lâchée aussitôt. Elle aussi était noire de fourmis (renseignements pris, le Hibou avait épongé du sirop la veille. Mais avait rincé l'éponge. Hum.) Ca s'est donc finit à l'aspirateur. Pour l'éventuel inspecteur de la Sécurité Sociale (la source de ma crainte est ), je tiens à préciser que c'est le Hibou qui a porté l'aspirateur. Je n'ai fait que manipuler son tuyau (je précise que je parle toujours de l'aspirateur, si vous vous souvenez bien, le matin avant l'école n'étant pas le moment idéal pour ça).

Mais dans la journée, une colonie de fourmis est apparue à côté de l'évier. Ou aucune miette suspecte ne trainait (j'ai Petite Chouette à l'oeil). J'ai eu une idée stupide (et cruelle, mais j'étais énervée) : j'ai rempli deux bouchons d'eau sucrée, que j'ai placés sur leur chemin. Je me suis dit que quand quelques unes se seraient noyées, les autres déguerpiraient. Et bien non : il y a bien eu quelques noyés, mais la majorité des individus est restée scotchée sur les bords du bouchon, imbibée du précieux nectar. On aurait dit des alcooliques accoudés à un bar. Je les ai donc laissées cuver dehors, et j'ai cherché une autre solution.
 
Mon ami Internet m'a fourni quelques pistes naturelles.

J'ai laissé de côté le jus de citron et le vinaigre blanc, je ne suis pas certaine que le plan de travail en bois aurait apprécié. 
Idem pour le marc de café et les coquilles d'oeufs réduites en poudre, déjà que je ne suis pas une fée du logis, ça aurait vraiment fait crade dans la maison ! 
L'idée du trait à la craie me plaisait bien. Enfin, surtout l'idée qu'un simple trait interdisant le passage était respecté. Quand je pense à tous les gens qui se garent n'importe comment, ça me fait rêver ! 
Il y avait encore la farine ou la semoule de mais : qui gonflent dans l'estomac des bestioles et les fait mourir. Ca, c'était trop cruel. 

J'ai continué de surfer, quand je suis tombée sur un forum étrange : on y conseillait de parler aux fourmis. De leur expliquer simplement qu'on ne voulait pas qu'elles soient là. Il y avait des témoignages enthousiastes disant que ça marchait. Au point où j'en étais...

J'ai quand même attendu le soir, que les Mini-Chouettes soient couchées et le Hibou devant un jeu vidéo dans son bureau pour me lancer. Ca fait bizarre. 

- "Hum, mesdames les fourmis (autant être polie) je ne vous veux aucun mal (j'avais un peu peur qu'elles se souviennent de l'aspirateur du matin) mais là vous êtes chez nous. On ne va pas chez vous, nous. Alors il faudrait partir. Merci". 
C'est là que j'entends une voix derrière moi : "Mais à qui tu parles ? ". Le Hibou. Arrivé sans bruit dans la cuisine. 
- "Heu, aux fourmis". 
- "Ah bon, et tu leur dis quoi ? " (ça fait seize ans qu'on est ensemble, plus grand chose ne l'étonne de ma part).
Je lui explique la théorie du forum. Il se dirige vers les insectes, et ajoute : "Vous n'avez qu'à aller chez le voisin d'en face, vous savez, le chauve pénible". 

Heureusement, les Mini-Chouettes n'ont pas assisté à ce spectacle (merci de ne pas prévenir la DDASS).

Et bien vous me croirez si vous voudrez, mais le lendemain matin, il n'y avait plus que deux fourmis sur le plan de travail (Pippa et Jona ? ) Et depuis, la colonie n'est pas revenue. 

Ca marche !

Enfin, ce qui aurait été bien, c'est qu'on pense à vider l'aspirateur. Parce que toutes les fourmis capturées la veille avaient profité de la nuit pour ressortir. Et s'installer entre les lattes du plancher.

Je vous laisse, je vais aller leur dire un petit mot...



samedi 18 juin 2016

A l'arrêt



Il y a quelques jours, j'étais convoquée à une séance d'information organisée par la Sécurité Sociale pour des personnes en arrêt de travail depuis plusieurs mois.
Je suis donc arrivée avec ma petite liste de questions, dans une grande salle où se trouvaient une quinzaine de personnes. On voyait bien que tout le monde était malade. Pas un murmure, pas un sourire... Les réunions de soutien des dépressifs anonymes à côté, c'est Disneyland !

La réunion était animée par deux gentilles assistantes sociales pas très souriantes non plus (en même temps je comprends, voir des gens malades tout le temps, ça finit par miner le moral, je suis bien placée pour le savoir). Je tiens à préciser tout de suite qu'elles étaient très compétentes et très sympathiques. Mais que malheureusement, elles n'avaient souvent comme réponse à nos interrogations face aux aberrations du système qu'une réponse possible : "C'est la loi..."

Elles nous ont tout d'abord informés sur tout le côté administratif de l'arrêt de travail. Et si en arrivant on n'était pas très en forme, je peux vous assurer qu'en repartant, on avait pris un bon coup sur la tête !

Parce que oui, quand on est en arrêt maladie, il y a quelques petites choses à savoir.

Il faut avoir cotisé un certain nombre d'heures avant l'arrêt pour toucher les indemnités journalières. Qui s'élèvent à 50 % du salaire brut des trois mois précédents. Mais attention, si l'arrêt se prolonge au-delà de six mois, il faut avoir travaillé au moins 600 h dans les 12 mois précédant l'arrêt pour continuer à être indemnisé. 
On voyait que tout le monde calculait à toute vitesse dans sa tête s'il était bien dans ce cas là, quand tout à coup la jeune femme en face de moi palit. "Et si on ne remplit pas ces conditions, il se passe quoi ? On ne touche plus rien ? " Echanges de regards gênés des assistantes sociales, qui finissent par murmurer : "Non, mais il y a d'autres choses qui se peuvent se mettre en place..." Quoi ? On ne le saura pas.

Il faut respecter les heures de sorties autorisées. Donc être à son domicile entre 9 h et 11 h, et entre 14 h et 16 h. Une dame lève la main : "Ca n'est pas très logique. J'ai mal au dos, mon médecin me dit que je dois faire de la marche. Je le fais quand ? "
"Et bien, vous le faites dans les autres tranches horaires. Ca ne fait que 4 h d'obligation de présence sur 24 h d'une journée..."
La dame ne lâche pas le morceau, on voit qu'elle a retourné le problème dans tous les sens avant la réunion : "A 8 h 30, j'emmène les enfants à l'école, le temps de rentrer il est 8 h 45, je n'ai plus le temps. Ensuite je vais les chercher à 11 h 30..." 
L'assistante sociale n°1 s'étonne : "Pourquoi vous ne les laissez pas à la cantine ? " "Parce que là je ne touche plus que 50 % de mon salaire, ça fait 500 euros de moins par mois quand même ! " se justifie l'assurée. "Donc je les ramène pour 13 h 45, et je repars les chercher pour 15 h 45. Et après, je ne peux pas aller marcher. Entre le petit qui veut que je le porte et les devoirs de la grande, ça n'est pas possible". 
L'assistante sociale n°2 bondit : "Attention ! Vous allez les chercher à 15 h 45 ??? Mais vous devez être présente à votre domicile jusqu'à 16 h ! "
La dame explique patiemment : "Avec la réforme des rythmes scolaires, les enfants sortent à 15 h 45 maintenant ! Ils ne s'en sont pas rendus compte à la sécu ? Je suis bien obligée de les récupérer !
" Mais vous pourriez les mettre à la garderie, et respecter vos horaires ! "
La dame n'a pas l'air très d'accord, peut-être rapport aux 500 euros en moins par mois depuis trois mois ?

"Donc, vous devez respecter les horaires de présence..." Je me permets d'ajouter un petit détail (vous pensiez que j'allais me taire pendant deux heures ? c'est mal me connaitre...) : "Y compris les week-ends". "Oui, bien sur, y compris les week-ends".
Regards interloqués de quelques personnes qui tombent visiblement des nues. Je savais qu'il fallait préciser, je l'ai appris moi-même il y a peu de temps. "C'est écrit sur la notice qui va avec l'arrêt de travail". Alors déjà il faudrait que le médecin donne la notice en même temps que les feuillets pour l'employeur et le salarié (ce qui n'est pas le cas une fois sur deux). Et pourquoi il ne le précise pas oralement le médecin ? Tout comme un tas de choses qui vont suivre, et qu'on devrait logiquement savoir dès le début.

"Vous devez rester dans le département". Le monsieur en face de moi se dandine sur son siège. Peut-être sa hernie qui le taquine ? Ah non, il a une question. "Ca veut dire que si on nous invite à la mer cette été avec ma compagne, on ne peut pas y aller ? "
"Si, mais vous devez demander la permission avant. Prévoyez un délai de trois semaines pour avoir une réponse."
Je commence à m'énerver intérieurement... La voisine du monsieur à la hernie ose dire : "En fait, c'est un cercle vicieux. D'abord on ne peut plus travailler donc on perd de l'argent, et en plus on a l'impression d'avoir plein de punitions à cause de ça." La salle approuve.
"C'est pire que la prison" grommelle quelqu'un au fond.

La petite dame trop maquillée à ma gauche murmure d'une voix timide : "C'est terrible. J'attends d'être reconnue en maladie professionnelle pour mon épaule, et en ce moment, je ne touche que 12 euros par jour." "Oui, ça n'est pas facile, les délais sont longs" dit l'assistante sociale n°1, "mais ça sera régularisé quand vous aurez votre reconnaissance". Et en attendant, elle fait quoi ? 12 euros par jour ! Ca fait du 360 euros par mois. Elle a un loyer à payer ? Un compagnon qui a un salaire ?

Du coup, d'autres personnes se lâchent. Attention, on ne sera que cinq travailleurs en arrêt à parler pendant la réunion. Les autres ne diront pas un mot. La majorité a la tête penchée sur sa feuille. D'autres n'ont pas l'air bien du tout. La dame trop maigre et blanche comme un linge au fond à gauche m'inquiète, j'ai peur qu'elle se trouve mal (un reste de conscience professionnelle, sans doute). 

Un quinquagénaire à cheveux gris en queue de cheval se met à parler. Il roule les r avec un accent slave, c'est charmant (bon ça va, j'ai le droit de le trouver mignon, il ressemble au Hibou ! ) "Comment on fait quand on ne communique plus que par lettres recommandées avec son employeur ? " Il a besoin de parler, il le dit lui même "Ca n'a peut-être rien à voir avec la réunion, mais tant pis je le dis quand même. Mon employeur m'a dit que j'étais un fainéant à rester en maladie. Il veut que je démissionne." Le monsieur à la hernie ajoute : "Ca fait vingt ans que je travaille dans la même entreprise. On me dit que c'est de ma faute si j'ai des problèmes de dos."

L'assistante sociale n°1 en profite pour nous parler des séances de soutien pour les personnes en arrêt longue durée. "Parce que quand on est en arrêt, on est isolé. On ne voit plus ses collègues, on a tendance à se replier sur soi..." Tu m'étonnes...
Ma voisine de droite renchérit "J'ai proposé une rupture conventionnelle à mon employeur. Il a refusé. Pourquoi il fait ça ? Ne me dites pas que ce n'est pas juste pour m'embêter ? "
L'assistante sociale n°2 compatit, et conseille à tout le monde de ne surtout pas faire de "connerie" qu'il pourrait regretter, à savoir céder à la pression de l'employeur et démissionner. Moi j'hallucine. Je ne pensais pas (naïve que je suis) que ça pouvait se passer comme ça. On ne le fait pas exprès quand même, d'être en arrêt !

Et là, coup de grâce. L'assistance sociale n°2 nous sort : "Attention à ne pas travailler, même bénévolement, et à ne pas pratiquer d'activités non autorisées". Comment ça, même bénévolement ? C'est vague, là. Je cherche à creuser. "Tenir un stand à la kermesse de fin d'année, c'est autorisé ? " Les assistantes sociales sont bien embêtées. Elles discutent entre elles pour finir par nous répondre qu'à priori on ne peut faire aucune activité non expressément autorisée par le médecin. C'est à dire ? Il faut un certificat médical pour pouvoir aller au cinéma ? Au spectacle de fin d'année de ses enfants ? Je ne suis même pas sûre d'exagérer, parce qu'en rentrant à la maison, j'ai cherché des précisions sur Internet. Je n'ai pas trouvé grand chose. Sur le site du service public, il est mentionné comme exemples qu'on n'a pas le droit de réparer sa voiture (je rappelle qu'on ne touche que 50 % de son salaire, si on peut éviter de payer un garagiste...) ou de faire du jardinage (rempoter une fleur avec les enfants, c'est du jardinage ??? ).

Attention : interdit !

Sur Internet, j'ai trouvé seulement trois cas de jurisprudence : deux où des salariés en arrêt avaient participé à des compétitions sportives et s'étaient fait sanctionner (qui a dit que le sport était bon pour la santé ? ) et un où une salariée s'était vue obliger de rembourser ses indemnités journalières parce qu'elle avait participé à un spectacle avec sa chorale. Un spectacle avec sa chorale !

C'est hallucinant ! On n'a plus le droit de continuer à avoir des loisirs en arrêt de travail ? La jeune femme assise en face de moi avait raison : on est puni. Puni d'avoir craqué, puni d'avoir un corps qui ne suit plus. Puni de ne plus être rentable.

Je ne sais pas pour les autres participants, mais moi je suis sortie de la réunion avec de drôles de sensations.

L'impression d'être redevenue une enfant, qui doit obéir et demander des permissions pour tout. Je sais que c'est pour prévenir les abus. Parce qu'il y a vraiment des gens qui ont envie d'avoir un salaire divisé par deux pendant des mois ?

Une sorte de paranoïa : depuis cette réunion, je me demande ce que j'ai le droit de faire ou pas, si l'inspecteur de la sécu ne va pas débarquer à la maison en m'accusant de recoudre un bouton (c'est une activité autorisée la couture ? ) Il paraît même qu'ils peuvent faire des enquêtes de voisinage ! (là, je peux compter sur la voisine qui me reproche de ne pas rentrer les poubelles (c'est ), je peux pas, je suis en arrêt).

La sensation d'être en prison. J'ai même dit au Hibou : "Je devrais retourner travailler, au moins je pourrais faire ce que je veux, quand je veux". Le Hibou pense que c'est le but de toutes ces restrictions : rendre l'arrêt tellement insupportable que dès que les gens vont un peu mieux, ils repartent au travail. Le problème, c'est que déjà passer l'aspirateur 10 minutes ça me vaut trois jours d'anti-inflammatoires, alors retourner bosser... (oui, je fais des essais pour voir si je vais mieux, au grand dam de mon médecin traitant, de la kiné, et du médecin du travail).

En fait, en arrêt, on a juste le droit de rester chez soi. Isolé donc (merci aux quelques collègues qui continuent à prendre de mes nouvelles). Sans loisir ni activité qui pourrait nous aider à aller mieux. Et ça pendant des mois. De quoi faire en plus une belle dépression. 

Remarquez, l'avantage d'être en dépression, c'est que là au moins, on a les sorties libres !


mercredi 15 juin 2016

Parents ???

 
Je vais encore râler.

Ca n'est pas que ça me fasse plaisir, mais il y a des fois je suis obligée. 

Je vous explique : la semaine dernière, j'étais en voiture avec le Hibou. On roulait en campagne, sur de grandes routes droites, quand on trouve un feu rouge à la sortie d'un village. Je m'arrête (la Chouette est très pro-code de la route). Pour passer le temps, je jette un coup d'œil dans le rétroviseur : dans la voiture de derrière, une jolie petite famille. La maman au volant, le papa côté passager, et le bébé... sur les genoux du papa. Je me frotte les yeux, demande au Hibou de vérifier si je n'ai pas d'hallucinations. 

On se retourne tous les deux (discrets). Il voit bien la même chose que moi : un petit garçon d'environ 18 mois, assis sur les genoux de son père. A l'avant donc. Et même pas pris dans la ceinture (ça aurait été un moindre mal). Je fais quoi ? En ce moment, je fais de gros efforts pour moins klaxonner les gens qui grillent les feux, se garent n'importe comment, etc... J'essaie de faire mienne cette belle maxime : "Avant de juger une personne, marche pendant trois lunes dans ses mocassins". C'est dur pour moi qui suis très respectueuse des règles (qui a dit rigide ??? ).

Mais là, je ne peux pas rester sans rien faire ! C'est la vie d'un enfant innocent qui est en jeu. Et ses parents sont carrément des abrutis (ne pas juger, ne pas juger). J'ai affaire à une belle paire de crétins des Alpes. Petit aparté culturel : le crétin des Alpes a vraiment existé (à priori, il n'a pas totalement disparu). Les habitants des régions alpines isolées n'avaient pas accès au sel de mer, et manquaient donc d'iode, d'où des cas nombreux de crétinisme (causant notamment un retard mental). Voilà pour l'info éducative du jour.

Donc je fais quoi ? Le mec n'a pas l'air commode, je n'ai pas de salière sur moi, et le feu passe au vert.

On attaque une belle descente. En face de nous une montée aussi raide avec au loin un camion qui descend dans notre direction, et là, la maman me double ! Je n'ai pas pu résister, j'ai klaxonné comme une tarée. Sans vraie raison, puisqu'il y avait une ligne pointillée et qu'elle ne devait pas être à plus de 90 km/h puisqu'on redémarrait. Mais moi je n'ai vu que le camion en face et le bébé. 

Enfin... J'ai aussi vu le doigt d'honneur que m'a fait le père tandis que leur voiture disparaissait au loin.

Le Hibou a tenté de me calmer en me disant que les parents étaient responsables de ce qu'ils faisaient, limite que ça ne nous regardait pas. Mais merde, le bébé n'a rien demandé ! Il va devenir quoi, élevé comme ça ? S'il atteint la majorité ! (ne pas juger, ne pas juger).

Une fois de plus, il y a des choses, et des gens, que je n'arrive pas à comprendre. 

A croire qu'on vit tous dans des mondes parallèles. Ce qui expliquerait bien des choses...

samedi 11 juin 2016

Tous délinquants



Il nous est arrivé une drôle de surprise hier.

On était en train de finir le repas. Grande Chouette avait choisi du Comté, et était en train d'ouvrir le sachet tout neuf. Quand soudain, elle pousse un cri : "Maman, je crois qu'on a gagné de l'argent ! "

Tout le monde se précipite sur le fromage. Et là, surprise :

C'est QUOI ce truc ???

"C'est un coupon en or, comme dans Charlie et la chocolaterie ? "

Comment leur expliquer quand nous même on reste interloqués ???

"Ah, non les filles. Ca c'est un antivol. Des fois que quelqu'un ait envie de voler un morceau de Comté."

J'ai halluciné ! Des antivols sur les produits de beauté, les bouteilles d'alcool... passe encore. Mais sur des aliments de base ? (bon j'avoue, du Comté à 16,95 € le kilo, c'est peut-être bien du luxe).

Parce que quand même, si on réfléchit deux minutes, quelqu'un qui vole un morceau de fromage, il n'y a pas trente-six solutions :

  • soit c'est un/une kleptomane, et là ça relève de la pathologie ;
  • soit c'est quelqu'un qui a faim.

Et donc quelqu'un qui a faim, ça mérite qu'on lui mette la honte au passage en caisse en déclenchant les hurlements de sirène et le lâcher de vigiles ?

Il n'y a pas plus grave ?

Genre le scandale des Panamas Papers (dont on n'entend plus beaucoup parler, ça va encore passer aux oubliettes cette histoire). Ou le train de vie exorbitant de nos responsables politiques ?

Mais non, ça c'est normal, entre riches, on s'arrange.

Quand aux plus démunis, ils peuvent toujours espérer trouver un ticket d'or dans un paquet de céréales ou une part de fromage. 

Mais à condition de l'avoir payé avant, faut pas déconner non plus ! 


mercredi 8 juin 2016

Elle est belle ma poubelle




Il y a des petits bonheurs dans la vie, qui en font toute la saveur : un sourire, une fleur éclose, un rayon de soleil qui perce entre les nuages...

Moi mon bonheur du jour, c'est ma nouvelle poubelle.

Attention, je sais que c'est très con comme petit bonheur. Mais je ne peux pas m'empêcher de sourire bêtement en la regardant. Même les Minis-Chouettes ont fait des bonds de joie en la voyant sur la terrasse (seul le Hibou est resté plus discret sur ses sentiments ; mais je sais qu'il est heureux lui aussi).

La classe


Ca n'est qu'une poubelle me direz-vous ? Alors il faut que je vous raconte pourquoi on l'attendait avec autant d'impatience (elle et ses petites soeurs marron, jaune et bleue qui arrivent la semaine prochaine. Ahhhh !!!! (cris de joie).

Quand on a emménagé il y a un an, l'ancien propriétaire nous a expliqué que les poubelles étaient en commun pour les cinq logements. "Ce sont les gens d'en face qui s'occupent de les sortir. On a essayé de faire chacun son tour, mais il y a un couple qui refuse de s'en occuper". Ah ? Pas de souci, on marche comme ça.

Dans les faits, quand le couple en question n'était pas là, on sortait et on rentrait les poubelles nous-mêmes.


Mais il y a plusieurs choses qui me dérangeaient :

Le manque de confidentialité : ce n'est pas que je pense que des papparazzis fouillent les poubelles pour tout savoir de ma vie (pas encore). Mais si moi je peux consulter les CV de la voisine en jettant la publicité, elle aussi peut avoir des infos sur moi. Du coup il y a des choses que je mets dans la poubelle normale, coupées en petits morceaux. Parfois répartis entre deux poubelles différentes, on ne sait jamais (surtout les infos bancaires, ne me prenez pas pour une tarée).

Le stress (oui, la Chouette est sensible) de savoir si les voisins allaient bien sortir les poubelles le jour du passage des rippeurs (on ne dit plus éboueurs, c'est moins classe). La semaine dernière ils étaient chez eux, et pourtant ils ont réagit une fois que le camion était passé.

La saleté : l'été dernier, un voisin avait jeté des restes de viande crue directement dans le bac gris. Sans sac plastique. Pour le plus grand bonheur de quelques mouches qui avaient trouvé là l'endroit idéal pour fonder une famille.

Beurk

J'ai cru que j'allais vomir. Encore plus après la collecte, quand j'ai entrepris de nettoyer le container à la Javel. L'odeur immonde et la vue des petits vers innocents se tordant de douleur ont failli avoir raison de mon estomac.

Le tri mal fait : les verres cassés dans la poubelle jaune, les feuilles plastifiées dans la poubelle bleue (oui, à la base c'est du papier, mais les dossiers reliés, ça ne se jette pas là). J'ai essayé d'éduquer mes voisins. Après m'être coupée avec un sac de verres cassés que j'avais sorti de la mauvaise poubelle, j'ai affiché les consignes de tri dans le local poubelles, et je leur ai gentiment mis à chacun un mémo dans la boîte à lettres :


C'est pas compliqué, quand même !

Ca fait un peu obsessionnelle... Mais je suis influencée par Grande Chouette, qui a eu plusieurs fois la visite d'une ambassadrice du tri à l'école, et qui s'amuse à m'interroger avec le fameux mémo. Enfin, elle ne s'amuse pas longtemps. Elle s'énerve à chaque fois, parce que je sais toujours où jeter quoi. "Mais la dame elle a dit que les parents se trompaient ! " Moi je dis qu'elle devrait être fière de la culture poubellesque de sa maman !

Bref, depuis un moment, je commençais à en avoir marre de faire le tri dans les poubelles communes (c'est plus fort que moi).

La goutte qui a fait déborder le vase, ça a été la voisine qui m'a interpellée l'autre jour pour me dire qu'il fallait que je rentre les poubelles. Parce qu'elle, elle n'était que locataire.
Elle ne les utilise pas les poubelles ? Ah si, pour jeter ses CV ou ses dossiers plastifiés au mauvais endroit (je sais que c'était elle, il y avait son nom dessus) !

Alors voilà, j'ai téléphoné au centre de tri, j'ai expliqué, j'ai parlementé, j'y suis allée, j'ai même dû rencontrer le responsable (très gentil, on a échangé sur les capacités de nos poubelles respectives), et hier j'ai enfin eu le coup de fil magique : "On accepte que vous passiez en poubelles individuelles". 

Danse de la joie, saut dans la voiture, et une heure après, la poubelle grise était là.

Maintenant, j'attends impatiemment le retour des Minis Chouettes de l'école pour qu'on jette en famille le premier sac dans notre nouvelle amie.

Les petits bonheurs, je vous dit...


samedi 4 juin 2016

Il y a vingt ans...




Après plusieurs mois d'arrêt maladie à cause de mon dos, mon médecin traitant et le médecin du travail me conseillent de faire un dossier de demande de reconnaissance travailleur handicapé. C'est pour la bonne cause : un aménagement de mon poste de travail, un reclassement, voire un droit à une formation.

Je le sais. Mais j'ai du mal. Demander à avoir une étiquette de personne différente... 
Tout ça me ramène vingt ans en arrière.

Il y a vingt ans...

Il y a vingt ans, je sortais de l'hôpital après plusieurs mois d'hospitalisation.

Il y a vingt ans, je remontais une pente. Sans savoir que j'allais redescendre à l'inverse. Avant de trouver l'équilibre. Avant de rencontrer le Hibou.

Il y a vingt ans, je n'aurais pas cru vivre ma vie d'aujourd'hui. Avoir cette chance. 

Aujourd'hui, j'ai l'impression que c'était dans une autre vie. Parfois, je pense à Solenn, à Isabelle, à toutes les autres qui ne sont plus là. Des petites soeurs de souffrance qui me protègent de là-haut.

Il y a vingt ans, c'est toujours inscrit dans mes antécédents médicaux, à chaque fois que mon médecin fait un courrier à un confrère. Et ça me met en colère. C'était il y a vingt ans, bordel ! C'est quoi cette vieille étiquette collée à mon dossier ?

Il y a vingt ans, j'y repense en regardant mes filles. Et je tremble. C'est compliqué d'avoir des filles. J'ai tellement vite fait de projeter ce que j'ai vécu sur elles. Tellement peur qu'elles vivent la même chose.

Il y a vingt ans, je n'en parle presque plus. C'est un souvenir. Comme une honte. Un aveu de faiblesse. Une faille dans mon image d'aujourd'hui. J'ai peur que le regard des autres change s'ils savaient.

Et pourtant j'aimerais tellement témoigner, aider. J'ai contacté une association. Ils n'acceptent que les professionnels. Parce qu'ils s'y connaissent mieux que moi, qui ai vécu du dedans ce sur quoi ils font des théories et des grands discours ?

J'aimerai aider autrement que de manière sporadique. Faire quelque chose de tout ce vécu.

Alors j'écris. 

Je raconte aux enfants l'histoire de ce petit nuage qui a un rêve, et qui va réussir à le réaliser. Malgré les obstacles.

400 livres ont été vendus. Je me dis que ça doit faire près de mille enfants qui l'ont lu.

J'espère avoir gravé ce message d'espoir, de ténacité, au fond de leur coeur, au fond de leur cerveau. Pour que le jour où ils penseront que tout est perdu, ils aient comme une petite flamme qui s'allume en eux. Pour leur dire de croire. Pour qu'ils sachent qu'on peut s'en sortir. Qu'on n'est pas seul. Et que même au plus profond du désespoir, il faut espérer.

Si j'ai réussi ça, alors ce que j'ai traversé il y a plus de vingt ans aura servi à quelque chose. J'aurai aimé le savoir, à l'époque. Ca aurait été moins douloureux.

Et vous ? Vous étiez qui il y a vingt ans ?

mercredi 1 juin 2016

Et au milieu...

 


Hier, au rayon livres de Carrefour :



Au milieu des Dora, T'Choupi, et autre Trotro, il y a nous...

On est revenus trois fois dans le rayon tellement c'était sympa !

Sous les regards soupçonneux de la vendeuse qui se demandait bien ce que je prenais en photo !