mercredi 31 août 2016

Je veux pas y aller !


Demain, c'est la rentrée.

Je vous jure, hier j'avais préparé un article marrant. Et puis voilà, ça me fait le même coup que l'année dernière.

Ca fait trois nuits que je fais des cauchemars. Trois jours que je suis sur les nerfs.

Ca y est, cette fois, Grande Chouette va à mon école. Celle devant laquelle je ne peux m'empêcher de me souvenir. Celle où tout a commencé. Celle où je suis passée de l'enfance insouciante à la découverte de la méchanceté du monde. Celle où la petite fille enthousiaste et pleine de vie s'est transformée en ombre.

Grande Chouette va au B. Il paraît que les maîtresses sont super. Il me semble que les miennes l'étaient aussi.

J'ai tâté le terrain : je me suis renseignée auprès de parents qui y ont déjà leurs enfants. La maman d'une des ses copines m'a raconté que son fils s'y était fait harceler l'année dernière. Que les enseignantes n'avaient pas réagi. Les autres n'ont eu que des compliments pour l'école, pour les instits.

Là il est six heures, je suis réveillée et j'écris. Parce que je pensais que tout ça était digéré. Et puis non. 

Grande Chouette a choisi le Hibou pour l'accompagner.

C'est bien. Parce que moi, je ne veux pas qu'elle y aille.


samedi 27 août 2016

Maman est la plus belle



Il y a des petites phrases qui vous réchauffent le coeur...

Il y a des mots qui vous emmènent sur un petit nuage...

Il y a des déclarations qui vous transportent...


"Maman, tu es la plus belle de toutes les mamans."

"Maman, pour moi tu n'es pas une princesse, tu es une reine..."


Des mots qui vous donnent un moral d'acier !


"Maman, regarde, je nous ai fait toutes les deux ! "

"Fais voir comme on est, euh, belles ??? "

(je suis à droite sur la photo)


Voilà, voilà, le moral je disais...




mercredi 24 août 2016

Balade à deux

 
Dimanche, on était de relâche.

Dimanche, on était tous les deux.

Papy et Mamy avaient invité les Minis-Chouettes à passer la journée et la nuit chez eux (un grand merci. Vraiment).

On les a déposées, on s'est regardés, et on a eu la même idée. Non, pas ça ! (quoique...) 
La première chose qu'on a eu envie de faire, ça a été une balade. Une vraie. Sans râlerie ni allure d'escargot, sans ramassage de cailloux ni recherche du plus beau bâton du monde.

Ni une, ni deux, direction la forêt et l'air pur des sommets (je redeviens poète).

On était un peu en altitude. Heureusement, j'avais prévu un gilet. Le Hibou, non. C'est un homme, un vrai, il n'a jamais froid. Jamais mal non plus. Il souffre en silence. Ce qui me fait râler. On en a vu des plus costauds amputés d'une jambe à cause d'une épine dans le pied passée sous silence !  Non ? Ah si, je suis quasiment sûre que c'est possible.

Bref, on arrive, on se gare, le Hibou prend les affaires dans le coffre, et je lui demande gentiment de me passer mon gilet. Qu'il ne trouve pas. Bon, c'est un homme, c'est normal. Sauf que le gilet, je ne le trouve pas non plus. Maintenant je me souviens : il est resté sur une chaise dans la cuisine. Et bien je ferai sans, je suis sûre qu'il fait moins froid qu'il n'en a l'air...

J'aperçois un troupeau de vaches, vers lequel je me dirige joyeusement pour faire une photo. Ca fera un souvenir à montrer aux Minis-Chouettes (oui, parce que quand mes enfants ne sont pas là, je passe mon temps à penser à elles). C'est bizarre, la sensation sous mes pieds... Ca s'enfonce... Oh punaise, il y avait un petit ruisseau ! J'ai le bout des baskets et des chaussettes trempées. 

Le Hibou constate tranquillement : "Tiens, tu te Petite Chouettise... elle n'est pas là alors tu la remplaces..." 

" Ah, ah, ah ! J'ai froid, j'ai les chaussures mouillées, ça commence bien ! "

" Et tu râles comme Grande Chouette " continue mon cher et tendre.

Ca valait bien la peine...

Zen...  On commence notre balade. J'ai froid, mais je ne le fais savoir que quatre ou cinq fois, histoire d'être sûre que le Hibou ait bien compris.

Le sentier continue dans un pré. Il y a des fils barbelés tout autour. Le Hibou passe dessous, et moi dessus. Non, je ne m'accroche pas aux piquants ! Vous êtes de son côté ou quoi ? On slalome entre les bouses (que j'évite brillamment). Plus loin, on s'apercevra que c'était celles de jeunes taureaux, qui pâturent un peu plus bas. Heureusement, eux ne nous ont pas vus...

J'aperçois plein d'animaux dans la nature, et le Hibou se moque de moi.

Vous aussi vous voyez un poisson ? (rassurez-moi)

Oui, parce qu'à force de lever la tête (j'ai aperçu un bonobo en mousse dans un arbre), j'oublie de regarder devant moi. Ce qui m'empêche de remarquer l'énorme flaque de boue dans laquelle je suis en train de marcher. Et ben voilà, mes baskets sont dégueus. Et dire qu'elles venaient juste de finir de sécher...

Mais c'est beau, la nature. Ca ressource. Au bout d'un moment, je n'ai plus aucune idée de l'heure qu'il est. Je sors mon portable du sac (j'ai une montre, mais ça fait un mois que je dois aller acheter une nouvelle pile. Je vais le faire. Promis.) Et là, il s'explose sur le sol. En trois morceaux. J'ai de la chance, la carte Sim est restée en place. Mais pour savoir l'heure, il faudra attendre. Je guette un commentaire du Hibou, qui s'abstient gentiment de me comparer aux Minis-Chouettes...

Ensuite, on est arrivés à la voiture. J'avais de la boue plein les jambes de pantalon (le Hibou était nickel). On a rangé les affaires dans la voiture avant d'attaquer le goûter. Entre temps, j'ai trouvé le moyen de perdre les clés de la voiture (on les a retrouvées dans le coffre ??? ). On a attaqué le paquet de biscuits. J'en avais pris plusieurs (des fois que le Hibou finisse le paquet sans m'en reproposer) que j'avais délicatement posés sur mes genoux. Pourquoi ils ont TOUS décidé de glisser pour aller rouler aux pieds du Hibou ? Mystère (à mon avis, c'est un complot).

Là il n'a pas pu se retenir de rire.

Et moi j'ai réalisé avec horreur que ce n'est pas moi qui faisais comme les Minis-Chouettes. Ces enfants ne sont pas coupables. Ni d'étourderie, ni de râlerie, ni de maladresse, ni d'immaturité !

Non, en fait, elles sont juste comme moi ! 

AAAAAAAAAAHHHHHHHHHH  !!!!!!!!!!


Sinon, c'était juste super !



samedi 20 août 2016

Les doigts dans le nez !



Je lisais dernièrement dans un magazine féminin (trouvé dans une salle d'attente, bien sûr) que pour être une maman épanouie, il fallait savoir déléguer.

Hum. 

Déléguer... C'est à dire céder le contrôle à quelqu'un d'autre ???  Mais on fait comment ? (ils n'expliquaient pas, dans l'article).

Soyons clair, même si je râle parfois, j'ai beaucoup de mal à ne pas tout contrôler gérer. 

Sauf dans un domaine : les réponses aux questions que posent les Minis-Chouettes. Nombreuses les questions. Certaines trop mignonnes, et d'autres auxquelles je n'aurais jamais pensé (ce qui n'est pas forcément un compliment). 
Là, je délègue joyeusement.

" Maman, il y a combien d'habitants dans notre ville ? " Hop, une question pour Papy (ancien élu).

" Maman ? " (notez que l'enfant commence toujours sa question par " Maman ", rarement par " Papa " ). Maman est un puits de science, une icône du savoir, c'est bien connu.

" Maman, c'est qui Jésus ? ".
" Demande à Mamy ". " Euh, et puis non, viens je vais t'expliquer moi même, sinon ça risque d'aller un peu loin. " (Mamy s'occupe activement de la paroisse).

" Maman (encore) il y a combien d'étoiles dans le ciel ? " Ah, une question pour le Hibou, grand féru de reportages scientifiques !

" Maman, comment on fait les bébés ? " Ah, une question pour moi ! On a d'ailleurs bien évolué sur ce sujet depuis mon dernier article...

" Maman, est-ce que les crottes de nez c'est salé ? " 

Hein ? C'est quoi cette question Grande Chouette ??? Comment je peux savoir ce genre de choses ? Quand elle était petite et qu'elle mangeait de la terre, j'avais voulu comprendre. J'avais goûté. Mais j'ai mes limites. 

" Demande à ta soeur ! "

No comment...

Pour ceux qui voudraient la réponse (il y en a, j'en suis sûre), voici l'avis de Petite Chouette : " Les crottes de nez, c'est trop bon ! " 

Notez qu'on ne sait toujours pas si c'est salé ou non...


mercredi 17 août 2016

Punie

 
Aujourd'hui je suis triste. Et en colère. Ca fait un moment que ça n'était pas arrivé.

La faute à un enchainement de petites choses.

Mon père d'abord, qui m'a dit il y a deux jours : " C'est dans 15 jours la rentrée des Minis-Chouettes ? Euh, non... il y a une erreur là, les vacances viennent à peine de commencer ! Ca m'inquiète qu'il se mélange dans le temps comme ça, ça ne serait pas un début d'Alzheimer ? J'ai vérifié sur le calendrier. C'est lui qui a raison.

Ca m'a mis un coup. Dans deux semaines il faudra recommencer à courir, entre l'école et les activités. Pas encore le travail. Je sais, j'ai de la chance (enfin, si l'on considère que ne rien pouvoir faire et avoir mal est une chance...). Je vous entends : " Ben, c'est la vie normale quoi. " Alors là je ne suis pas d'accord. D'où est-ce que c'est normal de se couler dans le moule de la société ? Il me vient des envies de tour du monde en famille, en camping-car peut-être, juste pour garder la liberté des vacances.

Grande Chouette ensuite. Qui a elle aussi réalisé que la rentrée approchait quand je lui ai dit qu'elle pourrait quitter ses boucles d'oreilles provisoires dans 15 jours pour mettre celles qu'elle veut. Elle a fait un grand sourire, qui s'est aussitôt effacé : " Mais je croyais que je ne pourrai le faire qu'à la rentrée ? Ca veut dire que l'école va bientôt recommencer ? " Le soir, je l'ai trouvée en larmes dans son lit. Ca m'a déchiré le coeur. Elle trouve qu'on n'a pas assez profité des vacances.

Trop mignonnes !

On n'a pas assez profité des vacances. Enfin si. Si l'on considère l'étymologie du mot "vacances" (attention, séquence instruction) : vient du latin vacans, participe passé du verbe vacare qui signifie " être inoccupé, oisif (avoir du temps libre) ". Là on a eu tout bon !

Mais si l'on raisonne en terme de sorties et séjours paradisiaques, ben c'est vrai, ça laisse à désirer. Et là, je me prends ma culpabilité en pleine poire : on n'a pas bougé cet été parce que j'ai mal au dos. Parce que je ne supporte que les promenades sur terrain plat. En montée, ça commence à faire mal. Parce qu'il y a des jours où la voiture, c'est limite. Même rester assise au cinéma, ça n'est pas confortable. Et là je déprime, je me sens vieille, je me dis que j'ai tout fait trop tard, je calcule l'âge que j'aurai quand les Minis-Chouettes auront vingt ans et je pleure. Et je culpabilise (je l'ai déjà dit ? )

D'habitude, en été, on ne fait que des sorties à la journée. Le Hibou n'est pas un fana des séjours hors maison, et ça nous semblait compliqué avec des enfants petits. On a nos habitudes : surtout les parcs zoologiques de la région.
De la région, c'est bien là le problème. Parce que cette année, je n'ai pas le droit de quitter le département (souvenez-vous, j'expliquais tout ). A moins de demander la permission à la Sécurité Sociale.

En voyant Grande Chouette déprimer, j'ai concocté un petit week-end à Lyon. Tant pis si j'ai mal au dos, je prendrai des anti-inflammatoires. J'ai voulu demander la permission à la Sécu. Un petit tour sur leur site, et là, douche froide : il faut écrire au moins 15 jours avant la date prévue, en indiquant l'adresse où on sera, et en joignant un certificat médical. Et attendre gentiment l'accord (ou non) écrit du médecin conseil.

Alors là, il faut qu'on m'explique :
  • comment je sais 15 jours à l'avance quel temps il va faire ? Parce que visiter le parc de la Tête d'Or sous la pluie, ça le ferait moyen, non ? Ils font météo France à la Sécu ?
  • Il faut indiquer à quelle adresse on va séjourner. Comment dire... Je ne sais pas. Enfin pas temps que je n'ai pas fait la réservation. Que je ne peux pas faire tant que je ne suis pas sure d'avoir l'autorisation de sortir du département, au rique de perdre la caution.
  • Et le trou de la sécu ? Encore une visite médicale qu'elle va rembourser juste pour que le médecin fasse un papier ?
Et voilà, mon week-end surprise tombe à l'eau... Et je déprime, et je culpabilise. C'est quand même à cause de moi, tout ça !

Loupé !

Je sais ce que vous allez me dire, je vous entends. Je rappelle que la Chouette a une audition environ dix fois supérieure à celle de l'être humain (oui, j'ai décidé d'être chiante, surement parce que je me suis endormie à trois heures du matin, rapport à l'annulation du week-end).
Vous allez me dire d'y aller quand même à Lyon. Que la Sécu ne saura pas que je suis sortie du périmètre de sécurité. Et moi je vous répondrai " sauf si ". Sauf si je me tords une cheville, sauf si je me fais renverser par une voiture, sauf si je suis obligée d'utiliser ma carte vitale. Là, c'est les indemnités journalières qui seront supprimées. 
Il y a peu de risques, j'en suis consciente. Je pourrais faire comme tout le monde (oui, parce que le Hibou me dit " Il n'y a que toi qui dois respecter cette règle "). Je n'y arrive pas. J'ai été trop bien dressée, j'ai trop accepté aussi, de suivre les règles. Rien qu'à l'idée de me faire choper, j'ai mal au ventre, ma nuque se crispe, et je stresse.
Et je culpabilise aussi (j'allais oublier) d'être si rigide. Et de priver ma famille de vacances.

Mais comme me dit le Hibou (cet homme est gentil), la vraie coupable, c'est la Sécurité Sociale. Enfin, la sécu... Nos gouvernants, nos "élites" (ce mot me fait toujours rire). Parce qu'on a beau chercher dans tous les sens (et ça fait quelques mois qu'on essaie), on n'a toujours pas compris cette histoire d'heures de sorties autorisées et de restriction des déplacements.

Honnêtement, vous comprenez, vous, pourquoi il faut être chez soi entre 9 h et 11 h et entre 14 h et 16 h ? Ce qui correspond aux heures de travail des contrôleurs de la Sécu (notez l'amplitude horaire de la pause déjeuner). Parce qu'après 16 h, on a quartier libre ! On peut même passer la nuit en boîte, à se déhancher sur des rythmes endiablés, la sécu n'y verra rien à redire. 

Et pourquoi on doit rester dans son département ? Qui devient soudain très étriqué. Mystère...

En fait, tout ça ne devient logique que vu sous l'angle de la punition (merci au Hibou pour la pertinence de son analyse). En arrêt, on a tellement de contraintes qu'on n'a aucun intérêt à le prolonger (oui, parce que la Sécu pense que si on s'arrête, c'est parce qu'on est des feignasses. Le fait qu'on ait passé des années à se surmener est un concept qui leur échappe totalement). Tout est fait pour nous pousser à retourner travailler. Pour retrouver notre liberté de mouvements. Parce que toute la famille est punie. Parce qu'au bout d'un moment, on étouffe. 


Dix coups de bâton !

Le mieux-être ? La guérison ? Mais ils s'en foutent ! Allez, au boulot ! La société a besoin de consommateurs, pas d'éclopés ! Sinon, comme me l'a gentiment proposé la dernière remplaçante de mon médecin traitant, il y a les anti-dépresseurs : parce que " des fois les gens dépriment au bout de quelques mois d'arrêt ". Non ? On se demande bien pourquoi... J'ai refusé sa proposition.

" Bon, et bien faites des choses qui vous font plaisir alors, c'est important. " 

Chouette, un petit week-end en famille à Lyon alors ?  Ah, ben non, toujours pas...




samedi 13 août 2016

Le cirque


Il y a quelques jours, on a aperçu de drôles de véhicules installés devant l'école : des caravanes, des camions... 

Les Minis-Chouettes étaient toutes exitées, il a fallu qu'on s'approche pour résoudre ce mystère...

" J'ai vu un chameau ! " s'est exclamée Grande Chouette.

Houlà, j'aurais du penser à lui mettre un chapeau, cette enfant nous fait visiblement une insolation ! Ah ben non, en fait, il y a bien un chameau. Et un dromadaire. Et des lamas, un âne, un cheval...

La nouvelle maîtresse ? Ah non.

" C'est un cirque !!!  Maman on pourra y aller ? "

Je ne vous dit pas comment on a surveillé la progression de l'installation :

- étaient-ils là pour la nuit où restaient-ils quelques jours ? Bingo !

- quand allaient-ils monter ce fichu chapiteau ?

- les affiches ! Il y a des affiches partout ! Ca nous a égayé les trajets en voiture vu que Petite Chouette poussait un cri hystérique chaque fois qu'elle en voyait une. Soit à peu près tous les 50 mètres.

- " Quand est-ce qu'on pourra y aller ? On pourra y aller ? Dis maman, s'il te plaîîît..."

You hou !

On y est allés hier soir. C'était bien. On était 25 spectateurs, le chapiteau n'aurait pu en contenir que cinquante. C'est vraiment un petit cirque familial : la grand-mère à la caisse, le père à la présentation/clown/anneaux, la mère à l'acrobatie, la fille ainée au foulard (à 4 mètres du sol), le fils de dix ans en clown/jonglage/unicycle. Il n'y a que le petit de six ans et la dernière d'un an qui sont restés dans le public.

On a rit. On a tremblé (surtout moi, vous me connaissez). Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il n'y avait pas de filet de protection et que le goudron du parking allait être dur à digérer en cas de chute du haut du chapiteau. 
Mais tout c'est bien passé. La mère et la fille étaient toutes souriantes pendant leurs numéros. En bas, elles tiraient un peu la gueule. Sûrement une dispute avant le spectacle.

Les Minis-Chouettes criaient et tapaient dans leurs mains. Même le Hibou avait des étoiles dans les yeux (un retour en enfance ? Les courbes pulpeuses de la jeune acrobate ? ).

Même moi, entre deux interrogations sur le bien-être des animaux (le bouc aime-t-il VRAIMENT monter sur des guéridons ? ) je me suis laissée emporter par l'ambiance.

Avec un bémol : il a fallu qu'on ait une pause "tombola" et vente de pop-corn, chips, etc... J'ai expliqué aux Minis-Chouettes que je n'avais plus d'argent dans mon porte-monnaie (en plus c'était vrai). Et j'ai râlé contre cette société de consommation qui fait que l'espace d'un instant, la déception s'est installée sur le visage de Grande Chouette. Petite Chouette, plus pragmatique, m'a conseillé : " La prochaine fois, il faudra que tu rachètes de l'argent avant le spectacle ".

En sortant, on a trouvé un ballon qui s'était envolé, et le sourire est revenu (en même temps, un ballon pour deux, ça n'allait pas être la joie bien longtemps)...

 
Et voilà, un joli souvenir en famille...


mercredi 10 août 2016

Le cauchemar



Ca arrive rarement. En général les nuits où on a particulièrement besoin de se reposer. Hier soir par exemple.

Ca a commencé avec Grande Chouette, qui était toujours réveillée à 22 h.

" Je m'ennuie, qu'est-ce-que je peux faire ? "

" Euh, dormir par exemple ? "


Elle a fini par s'endormir, et nous on s'est couchés de bonne heure (oui, 23 h pour nous, c'est tôt).

Quand tout à coup j'entends un bruit sourd, suivi d'un cri. Je me redresse d'un coup dans le lit. Le Hibou grommelle : " Qu'est-ce-qui se passe ? "

Moi : " Je n'en sais rien, je ne sais même pas si c'est chez nous. " (Les voisins d'en face ont cinq enfants, et des fois, je confonds).

Je sors de la chambre au radar. " Mamannnnnn ! "   Ah ben si, c'est chez nous.

Les cris viennent de la chambre de Petite Chouette. " Maman, j'ai fait un cauchemar. "

" Et qu'est-ce-qui se passait ? "

" Il y avait des choses qui nous obligeaient à dormir ! "

Euh, qu'on m'explique en quoi c'est un cauchemar ??? Je n'ai encore pas croisé une pendule, mais là, manifestement, on est en plein milieu de la nuit.

" Tu peux m'apporter du lait ? "

Ok, je descends chercher le lait, un étage en dessous. Je remonte vaillament les escaliers.

" Mais il est froid ! Je le voulais chaud ! "

Rester zen, redescendre faire chauffer le lait. Pas trop. C'est bon, Petite Chouette valide. Et me demande gentiment de rester à côté d'elle pour qu'elle se rendorme. On a testé, ça ne marche pas. On a donc maintenant recours à une solution radicale : on a gardé le matelas de son lit de bébé, et on l'installe dans notre chambre en cas de réveil nocturne.

Mais ce coup ci, Petite Chouette n'a pas l'air d'avoir très sommeil. Plutôt envie de faire pipi. J'essaie de la convaincre qu'il fait encore nuit en ouvrant les volets de la salle de bains. Ca marche moyen étant donné l'éclairage public qui lui fait croire qu'on est en plein jour. Pourtant la pendule de la salle de bains indique 5 h. Pour moi, c'est carrément la nuit !

" C'est bizarre, il n'y a pas de voiture ? "

" C'est parce que c'est la nuit, Petite Chouette, les gens dorment (eux). "

" Je sais ! Il n'y a que Oui-Oui qui peut rouler parce que lui il peut se coucher très tard."

J'ai quand même réussi à la convaincre de retourner se coucher. On a eu du mal à se rendormir à cause de la lanterne fée qu'elle rallumait toutes les 30 secondes. Dans un demi-sommeil, j'ai même entendu passer la musique de Oui-Oui sous la fenêtre.

Qu'est-ce-que je disais ?

Je suis sûre que c'était son petit taxi jaune les ramenant lui et Potiron d'une virée en boîte. 

Ou alors, j'ai vraiment besoin de dormir !


samedi 6 août 2016

Artistes



Bien avant de devenir Maman, je m'étais promis de ne pas influencer mes futurs enfants. De respecter leur personnalité, de les aider à développer leur potentiel en évitant de projeter sur eux mes envies, mes regrets, mes ambitions.

Hum. Je n'avais pas d'enfants. J'étais encore naïve.

On croit être libres de nos choix. Et en réalité, on est modelés par notre éducation, notre vécu, notre entourage. Depuis mes dix ans, je voulais devenir puéricultrice. Je tenais cette vocation d'une hospitalisation petite, où il y avait deux bébés dans ma chambre. Aucun rapport avec le fait que ma mère soit assistante maternelle, bien sûr.

Je me rends compte de jour en jour que même sans le vouloir, on influence nos enfants.

Parce qu'ils (elles chez nous) veulent nous faire plaisir, même si on ne le leur demande pas.
Ou qu'elles veulent faire le contraire de ce qu'on leur dit. A l'exemple de Grande Chouette, qui me demande des conseils et fait systématiquement le choix opposé.

"Maman, je mets la robe bleue ou la jaune ? Laquelle tu préfères ? "
" La jaune, Grande Chouette. "
" D'accord, je mets la bleue. "

Après, il suffit de le savoir...

Parce qu'on est des modèles.
Oh punaise ! Je ne me considère vraiment pas comme un modèle à suivre ! Enfin, si, pour quelques petites choses : l'intérêt envers les autres, la résilience, la ténacité de croire ses rêves malgré tout. Qui sont peut-être l'essentiel de ce que j'ai à transmettre, que ce soit aux Minis-Chouettes ou au autres en général.

Parce qu'on les protège. On empêche nos enfants de mettre les doigts dans les prises de courant. Et après on se plaint du manque d'électriciens !

Parce que les respecter à des limites. Qui me dit qu'en grondant Petite Chouette parce qu'elle a écrit sur la télé (elle a vraiment dessiné au feutre sur l'écran plat. Pour voir. Ca ne part pas. Si quelqu'un a une astuce ? ) je ne bride pas sa créativité ? Et que je ne tue pas dans l'oeuf une brillante carrière à venir ?

Bon, de ce côté là, on est tranquilles. La relève est assurée. Nos filles seront des artistes. Alors que franchement, ce n'est pas le chemin le plus facile. Ni le plus confortable (entre autres au niveau financier). Mais voilà, elles nous ont devant les yeux. Et l'image qu'on renvoie ne doit pas être si repoussante.

Grande Chouette fait des livres en papier, écrit des poèmes, et a même gagné un prix à un concours international de poésie. Elle dessine aussi.

Petite Chouette a toujours un crayon à la main. A quatre ans, elle nous a dit : " Oh là là, ça va me faire beaucoup de travail tous ces livres à dessiner et à écrire quand je serai grande !  On lui a bien dit qu'elle ne serait pas obligée de faire comme nous. Mais elle aime ça. Et elle est douée. Elle récolte déjà des compliments des instits et des Atsem, alors forcément, ça l'encourage.

Nos filles sont des artistes. Dans leur façon de voir leur monde autant que dans leurs productions. Et je me dis que c'est chouette, cette poésie au quotidien.

Hier encore, j'avais "cuisiné" des Knakis et de la purée Vico. Oui j'ai honte. Mais j'étais occupée à écrire quand à midi j'ai réalisé que je n'avais pas réfléchi au repas (grand classique chez moi). Et la purée Vico, elle est vachement meilleure que celle que je peux faire avec de vraies pommes de terre. Vous connaissez mes talents de cuisinière.

Les Minis-Chouettes étaient contentes. Enfin un repas mangeable ! (elles en avaient un peu marre de la moussaka et autre courgettine). Mais avant de manger, elles nous ont fait ça :

"Soleil" par Grande Chouette

Et ça :

"Bonhomme" par Petite Chouette

Qu'il a fallut immortaliser en photos. Parce que ce sont des "créations".

Ce sont de futures artistes, je vous dis !


mercredi 3 août 2016

La vie réserve des surprises



On essaie de remonter le niveau culturel de ce blog avec une petite chronique littéraire. 

En plus c'est l'été, on a théoriquement plus de temps pour se détendre, et lire en fait partie intégrante, en tout cas pour moi. Pour d'autres ce sont les jeux vidéos (coucou le Hibou). 

En parlant de jeux vidéos, j'aimerais savoir qui a eu la brillante idée d'inventer PokémonGo ? Merci ! (c'est ironique, hein). Parce qu'à minuit, on a encore des ados sous nos fenêtres en train de jouer, en parlant fort. Très fort. L'autre nuit, il y en a même un qui a insulté le conducteur d'une voiture qui lui faisait remarquer qu'il traversait n'importe comment sans regarder. Tous ces ados (et jeunes adultes) les yeux scotchés sur leur écran !

Qui a dit que je ne faisais pas mieux les yeux rivés sur mes bouquins ? (oui, parfois je reste bloquée entre deux marches d'escalier).

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre sur lequel je suis tombée par hasard au rayon nouveautés de ma médiathèque : "La vie réserve des surprises" de Caroline Boudet, aux éditions Fayard. Dire que j'ai été accrochée par ce bouquin est un doux euphémisme. Je l'ai dévoré en trois heures. Enfin dévoré... Pas à la manière Grande Chouette (elle avait deux ans) :

Un livre délicieux !

Je l'ai commencé un soir, et je n'ai pas réussi à décrocher, malgré la fatigue. Je ne l'ai posé qu'une fois terminé. Il était minuit et demi, j'étais bouleversée. J'avais pleuré, j'avais rit aussi.

Voici le résumé : "Certains disent qu’une naissance est le plus beau jour de la vie d’une femme. Je dois être sacrément gâtée, alors. Parce que ma fille à moi est née trois fois.
La première fois, comme tout le monde, quand on m’a posé sur le ventre cette petite masse chaude et chevelue, soudain si réelle après neuf mois à n’avoir été qu’une idée, deux bandes roses sur un test positif, trois échographies et des petits coups de pied dans mes côtes.
La deuxième fois, franchement pas comme tout le monde, et dans un bruit de tonnerre, quand la pédiatre de la maternité est entrée dans ma chambre avec l’air caractéristique du médecin qui va t’en filer un bon coup derrière la nuque et aimerait lui aussi être loin, loin de là. Surprise : mon bébé est porteur de trisomie 21.
La troisième fois, quand, après quelques jours de plus que programmé dans l’enfer hospitalier, nous sommes rentrés à la maison avec cet enfant pas comme prévu. Ma fille, Louise, qui a deux bras, deux jambes, de bonnes grosses joues et un chromosome en plus. »

Par ce cri du cœur, la mère de Louise fait le récit émouvant et drôle d’une naissance pas comme les autres et de la découverte d’une enfant qu’on n’attendait pas. C’est l’histoire du chemin parcouru par une jeune femme bien ancrée dans sa supposée normalité, dont la petite fille vient faire exploser les certitudes et les horizons. Une véritable ode à la différence et aux surprises que la vie nous réserve."

Le handicap, ça a été une de mes grosses peurs pendant mes grossesses (à plus de 35 ans). Je crois qu'on y pense toutes. Et même si les prises de sang et autres échographies sont censés nous rassurer, parfois elles nous angoissent. A tort. Et parfois même, comme pour la petite Louise, elles sont rassurantes. A tort.

Dans ce livre fort, la maman de Louise (et de Paul, son grand frère) nous raconte la naissance de sa petite fille, la découverte du handicap, tous les chamboulements que cela a provoqué, les questions qui se sont posées. 

Attention, ça n'est pas un livre larmoyant, loin de là ! Si vous aimez le ton de mon blog, vous aimerez ce livre. Je soupçonne l'auteur d'être aussi une grande angoissée de la vie, mais avec un recul, un humour et une autodérision salutaires.


Mon seul petit regret : on voit peu les réactions du papa et du grand frère. C'est avant tout un récit personnel. 

Et qui mériterait une suite. On aimerait bien avoir des nouvelles de Louise de temps en temps...