mercredi 30 novembre 2016

La désolidarité



On parle beaucoup de solidarité.

Trop peu de désolidarité.

Je sais, le terme n'existe pas, mais je ne trouve pas d'autre mot. Je ne parle pas d'indépendance, d'individualisme... Je parle du moment où on passe du " Ah, bon tu es sûre de toi ? " au " Stop ". Stop je ne te suis plus. Tu es ma mère, ma soeur, mon amie, mais là, je ne peux plus.

C'est ton frère qui décide de repartir vivre dans votre village d'origine.

" Là où vit ton ancien pote Lourdaud ? Mais il t'a toujours détesté ! "
" C'était mon ami d'enfance, je me suis peut-être fait des idées, on ne peut pas se vouloir du mal, entre amis... "
" Et la fois où il a coupé les câbles de frein de ton vélo ? "


C'est ton mec qui t'annonce qu'il va repostuler dans l'entreprise qui l'a viré.

" C'est une blague là ? Tu dis ça pour me faire marcher ? "
" Ben écoute, ça fait six mois que je suis au chômage, il faut bien gagner du fric. "
" Oui mais pas là-bas ! Tu te souviens pourquoi ils t'ont viré ? Tu as fait un burn-out ! Une dépression à force de te faire exploiter et mépriser ! "


C'est ta copine qui te dit : " Tu vas me prendre pour une folle, mais j'ai décidé de me remettre avec Grobeauf. "

" Grobeauf ? On parle bien du même ? Celui que tu as quitté il y a un an quand il a finit par te casser le nez à force de te tabasser ??? "
" Oui, mais tu sais, j'ai du mal, juste avec mon salaire. Et puis, je crois que c'était un peu ma faute, il m'a toujours dit que je n'étais pas facile à vivre... "


La désolidarité c'est l'élan vital qui te fait dire " Stop, je ne peux plus " (juste après le moment où tu as envie de te remettre à fumer ou de siffler une bouteille de vin).

Ca n'est pas de l'égoïsme, c'est de la survie.

Stop. Tu es mon frère, mon mec, mon amie, mais là je ne peux plus te suivre. Parce que je te t'aime, et qu'à cause de ça je ne supporterai pas de te voir à nouveau passer par les mêmes souffrances, celles dont tu as mis des mois à te remettre.

Tu veux y retourner ? Tout seul alors. 



samedi 26 novembre 2016

Les envahisseurs


Ca vous est sûrement déjà arrivé. Une invasion de petits personnages terrifiants, munis de deux jambes et deux bras, en général surmontés d'une bouche ouverte laissant échapper un flot de décibels hallucinant. 

Les envahisseurs. 

Des neveux, des voisins, des copains de classe... Des petits monstres mal élevés qui saccagent tout chez vous en un rien de temps.
Il suffit d'un seul parfois.

Alors non, heureusement, ça n'est pas la majorité. Souvent, les enfants qui viennent chez nous sont normaux. Voire très bien élevés, comme les petits voisins d'origine maghrébine (coucou Marine ! ) qui sont parfois venus à la descente du bus. Sages comme des images, polis et discrets (ça fait mal, hein Marine ? )

Mais parfois...

Je me souviens d'une petite brunette qui avait trouvé " très z'amusant " de grimper sur la rampe d'escalier pour descendre plus vite de l'étage. D'une grande blondinette qui, en visitant la maison, s'était cachée dans le placard de notre chambre (cassée, la porte du placard). De deux zigotos qui sautaient sur le canapé-lit, qui a perdu deux lattes dans la bataille (quoique, ça nous est déjà arrivé dans notre jeune temps, avec le Hibou... Souvenir, souvenir...). D'une petite tornade qui a ouvert tous les placards et est ressortie de la maison en courant avec une tablette de chocolat (mais nourrissez vos enfants ! )

Tu vas descendre de là !!!

Ne comptez pas sur moi pour vous donner des noms. Vous ne saurez même pas si votre enfant fait partie des exemples que je viens de citer. Un indice : si vous êtes déjà venus chez nous mais qu'on ne vous a plus jamais laissés entrer après, ça devrait vous mettre la puce à l'oreille...

Je rassure ma soeur, rapport au fait que ma nièce a dormi à la maison hier soir : cet article n'est pas un message caché. Grande Ponette ne fait définitivement pas partie de cette catégorie d'enfants. Même si ce matin, en ouvrant la porte de la chambre de Grande Chouette où elles avaient passé la nuit, je me suis écriée :

" Mais qu'est-ce-qu'il s'est passé ici ? Qu'est-ce que vous avez fait ? "

" C'est Grande Ponette, maman " s'est exclamée Grande Chouette " elle a voulu ranger ma chambre ! "

" Mais qu'est-ce-qui t'a pris Grande Ponette ? Ca t'arrive souvent ce genre de choses ? Tu as de la fièvre peut-être ? "

Elle n'avait pas de fièvre. La chambre de Grande Chouette n'avait jamais été aussi bien rangée.

On est d'accord avec le Hibou : elle peut revenir passer la nuit à la maison. Toutes les semaines si elle veut. La prochaine fois, on la fera dormir dans la chambre de Petite Chouette. Des fois que ça lui reprenne !


mercredi 23 novembre 2016

Ca tourne pas rond !


Ce matin, je me suis encore fait klaxonner dans un carrefour giratoire.

Par un individu qui était sur la voie du milieu, alors que j'étais sur celle de droite, et qu'il voulait sortir au même endroit que moi.

Il m'a klaxonnée, donc. Parce que j'étais sortie avant lui. Je me suis arrêtée, et j'ai écouté ses récriminations. 

" Tu as pas vu le panneau ? "

Le panneau ? Quel panneau ? (Je pense qu'il parlait du cédez-le-passage à l'entrée du rond-point). Sauf que je ne venais pas de rentrer dans le rond-point en lui grillant la priorité. On s'y est engagés en même temps, mais lui s'est mis à gauche alors que je suis restée sur la droite.
" Tu as pas vu que j'étais à gauche ? "

Ah, si, là j'ai bien vu ! Par contre votre visage ne me dit rien (rapport au " tu " ).
Il y a toujours un moment ou je me demande si je connais la personne, et si je dois donc lui faire un grand sourire, ou si je dois utiliser une des expressions de ma grand-mère : " Eh, oh, on n'a pas gardé les cochons ensemble ! " (en l'occurrence, je n'ai jamais gardé de cochons. Des chèvres, oui, mais pas de cochons.)

Donc ce jeune homme était à gauche, ce qui selon lui lui donnait la priorité pour sortir d'un rond-point.

" Révisez le code de la route ! " lui ai-je conseillé (je doute fortement qu'il le fasse, dommage).

Krungy, une marque déposée du Hibou (je vous en parlerai un jour)

En rentrant à la maison, j'ai à nouveau consulté les règles de priorité dans un carrefour giratoire. C'est moi qui avais raison (je le savais). 

Je vous les remets, ça vous évitera une prise de bec avec moi (ou une autre psycho-rigide du code de la route) la prochaine fois qu'on sera sur la route au même endroit :

- quand on entre dans un carrefour giratoire, on soit céder la priorité à ceux déjà engagés (priorité à gauche, donc... ).

- on peut se mettre sur la voie du milieu si on compte sortir dans la deuxième partie du carrefour. Mais ça n'est pas une obligation, seulement une possibilité, on peut aussi rester sur la voie de droite.

- celui qui change de file n'est pas prioritaire, et tout changement de voie doit être signalé par l'usage des clignotants (beaucoup de voitures n'ont plus l'option, à priori).

- si l'on est sur la voie du milieu et qu'on veut sortir, on se rabat sur la voie de droite avant sa sortie, en cédant le passage aux usagers qui y sont déjà (qu'est-ce-que je disais ! )

Voilà, j'espère que c'est plus clair. 

En même temps, l'année dernière, je m'étais déjà fait klaxonner au même rond-point.
Dans la même configuration. Par une auto-école. Je m'étais fait incendier par le moniteur :

" Vous vous êtes mise à droite pour tourner à droite !!! "

" Euh, ben oui, ça me semblait logique ! "

Alors forcément, tout s'explique : si on apprend aux gens à conduire comme ça...

  
PS : merci à ma petite soeur pour le titre de l'article ;)

samedi 19 novembre 2016

Nous n'avons pas les mêmes valeurs !



Vous avez remarqué comme de génération en génération, nous n'avons pas forcément les mêmes valeurs ?

Devant son assiette, ma grand-mère maternelle, par exemple, n'était pas comme moi une adepte du " Je garde le meilleur pour la fin ". Vous me direz, elle avait connu la guerre, c'était peut-être pour ça. Mais je partageais avec ma grand-mère paternelle le sens extrême de la prévoyance. Elle avait dans sa cave tout un tas de vieilles conserves (" Au cas où "). J'ai dans la mienne de quoi tenir plusieurs semaines ( " On ne sait jamais ").

En fait, si ça se trouve, ça ne dépend pas de l'âge ? C'est peut-être une question de personnalité ? 

On n'est pas dans le caca alors !

Oui, parce que Petite Chouette a depuis quelque temps une vision toute personnelle du week-end...

Pour nous, et pour tout un tas de gens sensés, le samedi et le dimanche matin sont des moments où on peut enfin dormir sans être réveillés en sursaut par la sonnerie du réveil. Mais Petite Chouette n'est pas de cet avis. Elle se réveille régulièrement en pleine forme de bonne heure.

Et tout ça pour quoi ? Pour jouer ! Mais elle a toute la journée pour jouer, elle n'a pas école !
On a finit par établir un tour de garde avec le Hibou afin de pouvoir dormir au moins un jour sur deux. Ce qui nous permet de comparer nos pourcentages de chance (Petite Chouette s'amusant parfois à se réveiller plus tard que prévu).

Ce matin encore, j'ai été tirée d'un rêve en sursaut par des " Mamaannnn ! " (si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi les enfants ne crient jamais " Papaaaaaaa ! " en se réveillant ? ). 

J'ai tendrement secoué le Hibou (c'était son tour). 

Il a grommelé un " Hein ? Qu'est-ce-qui se passe ? "

" C'est Petite Chouette qui appelle. " (Pourquoi il n'y a que moi qui l'entend ??? ) 

" Tu es sûre ? " (l'optimisme masculin...)

" Ah ben oui ! Et elle va réveiller sa soeur là ! " 

Le Hibou a soupiré (bien essayé), s'est tourné sur le côté et s'est exclamé : " Ah non, il est 6 heures ! "


Personnellement, je n'avais aucune idée de l'heure, mon radio-réveil ayant rendu l'âme depuis que le Hibou l'a éteint un peu énergiquement. Je savais seulement qu'il était beaucoup trop tôt, et que c'était mon tour de dormir.

J'ai quand même profité de l'occasion pour aller faire une pause pipi. Je passais discrètement devant la chambre de Petite Chouette, quand je me suis arrêtée net. 
Je suis entrée dans la chambre, et j'ai demandé au Hibou : 

" On est samedi ? "

" Ben oui je crois. " (En même temps, la question est idiote. Si on est debout à 6 heures du matin, c'est que c'est le week-end. La semaine, Petite Chouette dort très bien le matin.)

" Zuuuuut ! Je n'ai pas fait mon article pour le blog ! "

" Ah et bien tu vois ! J'ai bien fait de te réveiller ! " a sussuré Petite Chouette.

" Ouais, c'est ça. Merci Petite Chouette. "

Et c'est qui qui est retourné se coucher ? C'est le Hibou...


mercredi 16 novembre 2016

L'assassin au chocolat


A la demande générale, voici une nouvelle recette de gâteau au chocolat. Je dois avouer que j'avais aussi très envie d'un gâteau réconfortant face au froid ; vous me servez d'alibi !

Suite à mon article de l'autre jour, j'ai eu des remarques de lectrices, disant que Cyril Lignac (dont le gâteau ici ne m'avait pas vraiment convaincue) était moche. Je m'insurge ! Chacun ses goûts, hein, mais quand même, il a du charme Cyril ! Ca compte le charme.

Bref, je vous ai écoutées, et j'ai dégoté un nouveau cuisinier, qui devrait convenir aux plus exigeantes d'entre vous : j'ai nommé Bernard.

Il vous plaît mieux ?

Perso, je n'accroche pas du tout avec son prénom et je continue à préférer Cyril (je n'aime pas les physiques trop parfaits). Mais on est là pour cuisiner et pas pour élire le plus beau pâtissier.

Je ne connaissais pas Bernard, qui a pourtant remporté le Golden Blog Awards 2010 dans la catégorie gastronomie. Désolée Bernard (en même temps ça m'étonnerait qu'il soit au courant de l'existence de mon mirifique blog, comme ça on est quittes). Je répare cette erreur en vous donnant l'adresse de son blog : http://www.lacuisinedebernard.com/ 
Si tu veux donner l'adresse de mon blog à tes lecteurs Bernard, tu peux. Je te fais de la pub, tu me fais de la pub... entre blogueurs il faut s'entraider (comment ça il a plus de 87000 personnes qui aiment sa page Facebook ? Je n'en suis pas si loin  ! (cliquez, cliquez).

Donc la recette : un gâteau au chocolat et au caramel (en plus de douceur j'avais besoin de calories - rapport au froid, toujours -). Ne vous laissez pas arrêter par le nom de cette pâtisserie : l'assassin. C'est juste un jeu de mots parce que ce gâteau est une véritable tuerie (et pour le coup, comme nom, c'était encore pire).

Voici donc les ingrédients :

  • 250 g de sucre en poudre
  • 150 g de beurre demi-sel
  • 3 gros oeufs
  • 10 g de farine
  • 150 g de chocolat noir

Mélanger les oeufs et la farine au batteur électrique pendant 5 minutes.

Mettre le sucre dans une casserole avec 60 ml d'eau, et mettre sur le feu pour faire un caramel bien ambré.

Hors du feu, ajouter le beurre en morceaux, et bien mélanger.

Verser en filet sur le mélange oeufs/farine, tout en battant à basse vitesse.
Bernard ajoute : "Cela marche très bien, il n'y a là aucune difficulté." Faux Bernard ! Ca ne marche pas bien du tout ! Moi quand j'ai versé le caramel, il a instantanément durci au contact du mélange oeufs/farine. Et j'ai eu beau augmenter la vitesse de mon batteur électrique, ça se mélangeait très mal (en plus il y avait plein de caramel durci collé sur les pales du batteur, j'en ai béni l'inventeur du lave-vaisselle).

Faire fondre le chocolat, l'incorporer dans la pâte et bien mélanger.

Chemiser un moule de 15 cm de diamètre de papier sulfurisé.
Oui, je sais, 15 cm ça parait petit. A ce stade là, on espère juste se rattraper sur le goût (je parle toujours du gâteau là).

Verser la pâte, et enfourner pour environ 50 minutes thermostat 145 °C (ou 5).

Laisser refroidir à température ambiante, et, le plus dur : laisser au frais pendant 24 h avant de démouler.

Bernard conseille de sortir le gâteau du frigo 20 minutes avant la dégustation, mais je dis stop ! On a assez attendu comme ça pour le manger !

Ca donne ça :


Essayez, c'est vraiment à tomber (et si vous trouvez comment faire pour que le caramel ne durcisse pas, je suis preneuse du truc).

Quant à moi, je vais aller faire un tour un peu plus approfondi sur le blog de Bernard, qui m'a l'air très appétissant (le blog, pas Bernard ! Je vous ai déjà dit, moi c'est Cyril. Et le Hibou bien sûr ! )



samedi 12 novembre 2016

Muscles à gogo (partie 2)



Pour celles et ceux qui n'ont pas lu la première partie de mon aventure au pays du sport (oui, pour moi ça en est, et intensif, même), c'est .

Après la musculation, le meilleur semblait m'attendre. Jugez plutôt :

Engageant, non ?

Mais avant d'atteindre l'eau à 34 °C, il me fallait d'abord passer par les vestiaires. Vous connaissez mon amour de la piscine et des corps à moitié nus (un petit rappel ici). Mais au moins, l'avantage dans une piscine publique, c'est qu'il y a des cabines pour se changer. Parce que j'ai découvert avec stupéfaction qu'au pays du sport on n'a que faire de l'intimité (quelle notion petite bourgeoise ! ). Les vestiaires sont donc collectifs !

J'ai eu de la chance. Il n'y avait personne avec moi. Ce qui ne m'a pas empêchée de m'enfermer à double tour dans les toilettes (miraculeusement individuelles) pour me changer. C'était plus ou moins pratique car s'il y avait une petite tablette au-dessus du WC (utile pour poser ses vêtements), celui-ci n'avait pas de couvercle (je suis tellement maladroite que j'ai eu de la chance qu'une de mes chaussettes ne se noie pas). 

Enfin en maillot de bain, j'ai pu prendre ma " douche obligatoire avec savon ". Comment ils savent qu'on utilise bien du savon ? Ils viennent vérifier après ? Bref, je crois que c'était le meilleur moment. Une douche hyper chaude sans culpabiliser (vu le prix de l'eau). Ensuite, je suis allée rejoindre le bassin.

Surprise : je n'étais pas toute seule. Dans l'eau se trouvaient déjà trois messieurs, qui ont été très intéressés par mon arrivée en maillot. De mon côté, j'avais l'impression de comprendre enfin ce que ressentent les candidates de miss France. J'ai évité de leur sourire (il allait bien falloir qu'ils ressortent un jour), et je suis rapidement rentrée dans l'eau jusqu'au cou (ouf).

Et puis le kiné est arrivé, et a indiqué à chacun les exercices à faire. J'en étais à calculer qu'à quatre personnes par séance, il devait avoir un joli salaire en fin de mois, quand il s'est adressé à moi : " Madame la Chouette, vous pouvez vous assoir sur la banquette, et souffler en levant les bras. " Comment ça lever les bras ? Je suis vraiment obligée ? Parce que si je me suis bien épilée les jambes, je ne suis plus très sûre de mes aisselles...

Heureusement, on passe tous vite à un autre exercice. " Monsieur Letatoué, vous allez au jacuzzi, Monsieur Vieuxbeau, vous montez les marches, et Monsieur Costaud, vous allez au vélo. " Au vélo ? Vous savez ou il était le vélo ? Dans la piscine ! De l'aquabike, ça s'appelle. Encore une preuve que je ne comprendrai jamais les sportifs.

" Madame La Chouette, vous vous installez au jet massant. "
Bien, ça n'a pas l'air trop compliqué. Ca serait même très agréable...
" Non, Madame La Chouette ! Dans l'autre sens ! C'est dos au jet que vous devez être ! "
Ah, dommage... Je commençais pourtant à bien me relaxer...

Ensuite j'ai pu aller au jacuzzi. C'était plutôt sympa, même si je trouvais le temps long. Et puis le kiné a dit : " Madame La Chouette, vous pouvez sortir. Attention en sortant du jacuzzi, il y a une m... " 
Ah, ah, ah. Une marche. Rester digne quand on a failli boire la tasse. Et ressortir du bassin toujours en mode miss France (les messieurs sortiront plus tard, il faut le temps qu'ils se remettent).

Re-douche (je n'ai jamais été aussi propre), re-WC pour se rhabiller, joie des chaussettes mouillées à cause du sol humide des vestiaires, et j'ai enfin pu aller acheter mes éclairs à la Chartreuse (ils font des millefeuilles aussi).

Pour tout vous avouer, je n'y suis pas retournée. Le lendemain, j'avais le dos en miettes et mal comme je n'avais pas eu depuis des mois. Là, j'essaie de remonter à la surface (hi, hi, hi, je suis trop forte en jeux de mots).

Quand je dis que le sport, ça ne me vaut rien !



mercredi 9 novembre 2016

Frileuse ? Moi ?

 
Il a neigé. Pas beaucoup d'accord, mais quand même, " on sent le froid ", comme on dit par chez nous...

Je suis frileuse. Il y a déjà un moment que j'ai ressorti mes chaussettes douillettes pour la nuit (c'est mon côté vieille dame, avec les réveils nocturnes pour aller faire pipi). 

La classe...

D'ailleurs hier soir à l'arrêt du bus scolaire, j'étais frigorifiée. J'ai attendu cinq minutes, récupéré les Minis-Chouettes et écourté les bavardages avec les autres mamans, à la grande joie de Petite Chouette, qui trouve que je suis " toujours " en train de bavarder.

A peine arrivée dans la maison, je me suis mise à claquer des dents (le choc thermique, sans doute). Grande Chouette à commencé à hurler de rire devant ce spectacle accablant, tandis que Petite Chouette est charitablement allée me chercher deux couvertures polaires dans le salon. J'ai mis un moment à me réchauffer, bottes aux pieds et couvertures sur le dos, face à mon écran. Parce que pour faire rire les Minis-Chouettes, j'avais mis une vidéo de feu de cheminée sur l'ordinateur (oui, des fois, je cherche).

Elles ont bien rigolé ! Quand je pense que dans nos moments de désespoir face à l'incivisme des français, on imagine régulièrement aller s'installer au Québec... (pas pour le temps, pour les gens). Vu notre piètre niveau d'anglais, et ma phobie du froid, il y a peu de chance.

Quoique que grâce au réchauffement climatique, il y a peut-être un espoir...



samedi 5 novembre 2016

Aux donneurs de leçons...

 

Il y a un truc que j'ai de plus en plus de mal à supporter, ce sont les conseils des donneurs de leçons.

Ca va du " Ne cours pas, tu vas tomber " dit à un enfant ( ??? jamais compris, cette phrase idiote, et pourquoi pas " Ne respires pas, tu vas inhaler des microbes " ? ) aux commentaires plus ou moins bien intentionnés sur, en vrac, mon métier, mon conjoint, la façon dont j'élève mes enfants ou le moment de la journée ou je dois manger telle ou telle chose (si, si).

J'arrive à un moment de ma vie où j'ai juste envie qu'on me fiche la paix. Où j'apprécie les gens avec qui je peux parler, voire même me confier sans que cela débouche sur des jugements. Parce que j'ai fini par comprendre que chacun agit comme il peut, en fonction de paramètres qui échappent totalement aux autres (et parfois au principal intéressé d'ailleurs).

J'en ai fait un petit texte pour l'invitation à écrire du festival du livre près de chez moi. Je le partage avec vous en avant-première, sans oublier de remercier chaleureusement la personne qui me l'a inspiré (non, je déconne ! ).



Le conseil


" Bonjour Mamie. "

" Bonjour ma petite-fille. Tu as un air bien pensif aujourd'hui... "

" Pfff, entre les soucis des enfants, les questions de mes élèves et les problèmes de mes copines, je ne sais plus ou donner de la tête... J'essaie de les épauler, je les conseille, et j'ai l'impression que ça ne fait qu'empirer les choses ! "

" Parce que tu penses que c'est ce qu'ils attendent de toi quand ils se confient ? "

" Et bien oui ! Sinon, pourquoi viendraient-ils me parler ? "

La vieille dame esquissa un petit sourire.

" Je vais te révéler un secret. J'ai mis le temps, mais j'ai fini par comprendre : les gens parlent pour s'entendre eux-même... Les conseiller, leur asséner des jugements et des sentences ne fait que les blesser et les éloigner de toi. Tu penses les aider ? Tu veux rire ! On se comprend si peu soi-même ! De quel droit te prévaloir d'avoir un avis sur les sentiments, les envies, les actions d'un autre que toi ? Tes enfants ne sont pas toi. Ton mari n'est pas toi. Tes amis te font la confiance de te livrer un peu de leur vie ? Accueille leur parole. Ils trouveront eux-mêmes leur chemin. Avec ce qu'ils sont : leur passé, leur personnalité, leurs peurs, leurs espoirs... Ne les déstabilise pas par des opinions qui ne les concernent pas. Tu n'as pas leur solution. Ne te targue pas de cette supériorité. Tu ne sais rien des autres. Ecouter est le meilleur soin que tu peux leur prodiguer. Si tu renonces à être une sauveuse, tu deviendras une facilitatrice. Et c'est déjà tellement..."

La jeune femme resta songeuse un long moment, puis elle leva un regard espiègle vers sa grand-mère.

" Et là, ça n'est pas un conseil que tu viens de me donner ? "

" Alors ça sera le seul ! " répondit l'aïeule. Et elles éclatèrent d'un grand rire complice.





mercredi 2 novembre 2016

Muscles à gogo (partie 1)

 
En début d'année scolaire, pleine de bonnes résolutions (et d'une bonne dose d'inconscience), j'ai décidé de me mettre à l'aquagym. J'ai tenu un cours, à l'issue duquel le moniteur (qui avait du adapter tous les exercices à l'état de mon dos) m'a conseillé de plutôt commencer par faire des séances de balnéothérapie. J'ai donc demandé à mon médecin de m'en prescrire en plus des séances de kiné Mézières (qui, si elles ressemblent à des séances de torture, ont l'avantage de sembler efficaces).

Après quelques péripéties pour trouver un kiné qui ait un créneau disponible, j'ai fini par avoir une place à 20 kilomètres de chez moi.

La séance d'évaluation s'est bien passée, à ceci près qu'il m'a dit à peu près le contraire de mon autre kiné. A savoir : il est très important de faire du sport (ce que contredit ma kiné Mézières, qui voit beaucoup de patients qui se sont fait mal... en faisant du sport). Il a trouvé que je n'avais pas le dos très musclé, et a donc prévu de la remusculation en plus de la balnéothérapie. Soit... J'étais tellement contente d'avoir trouvé une place que sur le moment, je n'ai pas bien compris ce que ça voulait dire...

J'ai été mise dans l'ambiance dès le jeudi suivant. La remusculation, c'est ça : des exercices sur appareils de musculation (personnellement, j'appelle ça des engins de torture).

Beurk, beurk, beurk

Il m'a montré les exercices à faire, m'a fait installer sur un appareil, et m'a dit " A vous, madame La Chouette ! " d'un ton enthousiaste. J'ai fait le même mouvement que lui. Enfin, j'ai essayé...  En vain.

" Ben, pourtant, il n'y a que 30 kilos ! " a-t-il dit en se grattant la tête. " Bon, ben je mets à 10 kilos ". Il m'a fallut réunir toutes mes forces pour arriver à faire bouger les poids (qui peuvent aller de 10 kg à 90 kg, mouahaha ! ). Je ne vous parle même pas de l'appareil qui est à l'étage (regardez bien la photo, vous voyez le sol ? Fait en une sorte de grillage à trous ? Vous savez qui commence à avoir le vertige debout sur une chaise ? )

J'ai consciencieusement fait les exercices. Et j'y suis retournée lundi, beaucoup, beaucoup moins joyeuse que la première fois.

Je me suis installée sur un appareil, et j'ai commencé à travailler (au fait, vous saviez que le mot " travail " vient du latin " tripalium ", qui signifie " torture" ? ), quand le kiné est arrivé. 

" Alors, madame la Chouette, ça va aujourd'hui ? " 

" Oui, oui, je m'éclate là... " ai-je répondu en grimaçant. Il m'a regardée d'un air bizarre (peu de gens comprennent mon humour). 

" Hum, vous avez eu des courbatures après la première séance ? " Ah, ben si, il a de l'humour ! Des courbatures, j'en ai même eu pendant !

Il m'a laissé travailler (tripalium, souvenez-vous) trente minutes, pendant lesquelles j'ai pu profiter de l'ambiance très spéciale d'une salle de sport.

Cet endroit, c'est un peu la fête aux cinq sens !

- l'odorat : c'est ce qui saute aux yeux (enfin, au nez) tout de suite. L'air ambiant est un combo d'effluves de transpiration et d'odeurs de pieds. Ce qui permet de bien penser à souffler sur l'effort (au moins pendant ce temps là, on n'inhale pas).

- l'ouïe : on fait de la muscu en musique. Lundi, on a eu Herbert Léonard et Image à la suite. Trop top ! Le tout réhaussé de bruits de halètements dignes d'un vieux porno (il y a des gens qui viennent uniquement pour faire de la gonflette).

- la vue : deux dames de 70 ans, deux messieurs de mon âge (non, je ne le dirai pas) et un gros musclé, le tout dans un décor digne d'un donjon de film X (et non, je ne suis pas obsédée).

- le toucher : à part les muscles du malabar, je ne trouve rien à tâter. Et les muscles, je n'aime pas.

- le goût : enfin un truc sympa. Parce qu'en m'arrêtant pour acheter le pain après le kiné, j'ai découvert une boulangerie qui fait des éclairs à la Chartreuse !

Rien que des plantes !

Je hais le sport. Ce n'est pas que je n'ai pas essayé. Mais je n'arrive pas à comprendre quel plaisir on peut prendre à se faire du mal. Ce qu'on peut trouver d'agréable à transpirer, être essoufflée, avoir des courbatures ? Sauf si on est masochiste. Si des lectrices amatrices de sport peuvent m'apporter leur témoignage ? Ca m'intrigue cette histoire.

Mais en sortant, je me sentais plutôt pas mal. J'avais l'impression de mieux respirer, voire de planer un peu.

Le sport ou l'éclair à la Chartreuse ? 

Mystère...

à suivre...