mercredi 2 novembre 2016

Muscles à gogo (partie 1)

 
En début d'année scolaire, pleine de bonnes résolutions (et d'une bonne dose d'inconscience), j'ai décidé de me mettre à l'aquagym. J'ai tenu un cours, à l'issue duquel le moniteur (qui avait du adapter tous les exercices à l'état de mon dos) m'a conseillé de plutôt commencer par faire des séances de balnéothérapie. J'ai donc demandé à mon médecin de m'en prescrire en plus des séances de kiné Mézières (qui, si elles ressemblent à des séances de torture, ont l'avantage de sembler efficaces).

Après quelques péripéties pour trouver un kiné qui ait un créneau disponible, j'ai fini par avoir une place à 20 kilomètres de chez moi.

La séance d'évaluation s'est bien passée, à ceci près qu'il m'a dit à peu près le contraire de mon autre kiné. A savoir : il est très important de faire du sport (ce que contredit ma kiné Mézières, qui voit beaucoup de patients qui se sont fait mal... en faisant du sport). Il a trouvé que je n'avais pas le dos très musclé, et a donc prévu de la remusculation en plus de la balnéothérapie. Soit... J'étais tellement contente d'avoir trouvé une place que sur le moment, je n'ai pas bien compris ce que ça voulait dire...

J'ai été mise dans l'ambiance dès le jeudi suivant. La remusculation, c'est ça : des exercices sur appareils de musculation (personnellement, j'appelle ça des engins de torture).

Beurk, beurk, beurk

Il m'a montré les exercices à faire, m'a fait installer sur un appareil, et m'a dit " A vous, madame La Chouette ! " d'un ton enthousiaste. J'ai fait le même mouvement que lui. Enfin, j'ai essayé...  En vain.

" Ben, pourtant, il n'y a que 30 kilos ! " a-t-il dit en se grattant la tête. " Bon, ben je mets à 10 kilos ". Il m'a fallut réunir toutes mes forces pour arriver à faire bouger les poids (qui peuvent aller de 10 kg à 90 kg, mouahaha ! ). Je ne vous parle même pas de l'appareil qui est à l'étage (regardez bien la photo, vous voyez le sol ? Fait en une sorte de grillage à trous ? Vous savez qui commence à avoir le vertige debout sur une chaise ? )

J'ai consciencieusement fait les exercices. Et j'y suis retournée lundi, beaucoup, beaucoup moins joyeuse que la première fois.

Je me suis installée sur un appareil, et j'ai commencé à travailler (au fait, vous saviez que le mot " travail " vient du latin " tripalium ", qui signifie " torture" ? ), quand le kiné est arrivé. 

" Alors, madame la Chouette, ça va aujourd'hui ? " 

" Oui, oui, je m'éclate là... " ai-je répondu en grimaçant. Il m'a regardée d'un air bizarre (peu de gens comprennent mon humour). 

" Hum, vous avez eu des courbatures après la première séance ? " Ah, ben si, il a de l'humour ! Des courbatures, j'en ai même eu pendant !

Il m'a laissé travailler (tripalium, souvenez-vous) trente minutes, pendant lesquelles j'ai pu profiter de l'ambiance très spéciale d'une salle de sport.

Cet endroit, c'est un peu la fête aux cinq sens !

- l'odorat : c'est ce qui saute aux yeux (enfin, au nez) tout de suite. L'air ambiant est un combo d'effluves de transpiration et d'odeurs de pieds. Ce qui permet de bien penser à souffler sur l'effort (au moins pendant ce temps là, on n'inhale pas).

- l'ouïe : on fait de la muscu en musique. Lundi, on a eu Herbert Léonard et Image à la suite. Trop top ! Le tout réhaussé de bruits de halètements dignes d'un vieux porno (il y a des gens qui viennent uniquement pour faire de la gonflette).

- la vue : deux dames de 70 ans, deux messieurs de mon âge (non, je ne le dirai pas) et un gros musclé, le tout dans un décor digne d'un donjon de film X (et non, je ne suis pas obsédée).

- le toucher : à part les muscles du malabar, je ne trouve rien à tâter. Et les muscles, je n'aime pas.

- le goût : enfin un truc sympa. Parce qu'en m'arrêtant pour acheter le pain après le kiné, j'ai découvert une boulangerie qui fait des éclairs à la Chartreuse !

Rien que des plantes !

Je hais le sport. Ce n'est pas que je n'ai pas essayé. Mais je n'arrive pas à comprendre quel plaisir on peut prendre à se faire du mal. Ce qu'on peut trouver d'agréable à transpirer, être essoufflée, avoir des courbatures ? Sauf si on est masochiste. Si des lectrices amatrices de sport peuvent m'apporter leur témoignage ? Ca m'intrigue cette histoire.

Mais en sortant, je me sentais plutôt pas mal. J'avais l'impression de mieux respirer, voire de planer un peu.

Le sport ou l'éclair à la Chartreuse ? 

Mystère...

à suivre...


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