mercredi 9 septembre 2015

Le magasin de chaussures



 
C'est la rentrée.

Le moment ou je me rends compte que mes enfants ont subitement pris une pointure pendant les vacances. Et que leurs chaussures (achetées au printemps dernier et qui sont encore en très bon état) ne leur vont plus. 

Bon, je m'en doutais. Mais je pensais naïvement qu'en septembre, il allait faire beau. Comme l'année dernière. Et que leurs nus-pieds feraient encore un mois. Mais non, il fait froid. Et je ne peux décemment pas les envoyer à l'école avec des chaussettes dans les sandales. Ce n'est pas que je n'ose pas, mais ce sont des tongs. Et le gros orteil, avec des chaussettes, ça coince.

Acheter des chaussures, c'est toujours une hantise.

Déjà pour moi.

Avant, je chaussais du 41. Pendant des années, j'ai galéré. Depuis peu, on en trouve sans problème.
Sauf qu'entre temps, j'ai eu deux grossesses. Et que mes pieds ont grandi. Oui, parce qu'enceinte, j'ai les jambes qui enflent ; les pieds aussi forcément. Et que le dernier mois de grossesse pour Petite Chouette, j'en avais tellement marre d'avoir les pieds comprimés que j'ai piqué une paire de chaussures au Hibou (44 donc). Je n'aurai pas dû. Mes pieds se sont étalés, et ils ne sont jamais revenus à leur pointure d'avant. Je fais du 41,5. Autant dire du 42. Et du 42, il n'y en a pas dans les magasins ; ou très peu. Ce qui fait qu'acheter une paire de chaussures n'est jamais un plaisir mais un challenge. Dans les magasins, je ne regarde pas les chaussures. Je regarde les tailles marquées sur les boîtes. Ce n'est que quand j'aperçois 42 sur l'une d'entre elles que je lève les yeux pour regarder le modèle. Qui me plaît rarement (oui, en plus, je suis difficile). Heureusement, il y a internet, avec ses pointures pour femme jusqu'au 46 (ça n'est pas un peu exagéré là ? ). 

Pour les Minis-Chouettes ensuite. 

Vous êtes déjà allés dans un magasin de chaussures avec un enfant ? Je dis un enfant parce que je n'y vais jamais avec les deux. J'ai fait l'erreur une fois. Ou alors il faut être accompagnée. Autant d'adultes que d'enfants , c'est un minimum.
Un magasin de chaussures, c'est comme un grand terrain de jeu pour les enfants. Dès l'entrée, tu sais que tu vas avoir du mal.


Trop tentant !

Pourquoi ils mettent des ballons ? Pour décorer ?
C'est une mauvaise idée. Déjà, je ne sais pas où ils ont vu que les ballons c'était trop classe comme déco ? En tout cas, chez moi je n'en mets pas. Je miserais plutôt sur de jolis rideaux et des tableaux au mur.
Bon, va pour des ballons. Sauf que la Mini-Chouette croit que les ballons, c'est pour elle. Et t'en réclame un. « Mais non, regarde, on ne peut pas les détacher, c'est pour faire joli. Allez, viens. » Il faut donc déjà gérer la frustration et entraîner l'enfant déçue dans les rayons.
Enfin, vers le rayon enfant. Ca semble logique. Sauf pour la future fashionista qui a décidé que la seule chose qu'elle mettrait aux pieds serait des chaussures à talon. Minimum 8 cm, le talon. Même à 3 ans. Même si elle chausse du 25 et que le 38 est manifestement beaucoup trop grand pour elle.

Une fois visité le rayon femme, où je regarde avec curiosité ces fameuses chaussures à talons (qui arrive à marcher avec ça sans se tordre de douleur ? Je n'ai jamais réussi. Commencer à trois ans, c'est peut-être une bonne idée, finalement), j'arrive à emmener l'enfant dans le bon rayon. Où il faut maintenant trouver une paire à la bonne taille. Curieusement, il y a certaines pointures que je ne trouve jamais. « C'est normal, me dit la vendeuse, le 28 est très demandé » (pourquoi le 28, mystère, mais regardez, la prochaine fois). Ensuite il faut le bon modèle. Celui qui est renforcé à l'avant. Sinon, au bout de quinze jours, les chaussures neuves ressemblent à ça :

Très élégant...

Curieusement, il y a très, très peu de modèles protégés à l'avant. Bizarre... pourtant, c'est plus solide. Mais suis-je bête, si c'est plus solide, ça dure plus longtemps ! C'est bien ? Pas pour les magasins qui vendent moins de chaussures du coup. C'est aussi valable pour les chaussures d'adultes. On est déjà contents quand une paire fait deux saisons (et il n'y a plus de cordonniers). Ce sont les joies de la société de consommation...

J'ai donc trouvé une paire à la bonne taille, renforcée au bout (et accessoirement sans motif Dora ou Minnie, je suis allergique), et j'ai réussi à enfiler les deux chaussures à l'enfant qui ne tient pas en place.
Encore un mystère. Autant dans les supermarchés et les boutiques de vêtements, les Minis-Chouettes sont à peu près gérables, autant dans les magasins de chaussures, elles deviennent hystériques. Les effluves du cuir ? Ah non, les chaussures ne sont plus en cuir. Je ne sais pas ce qu'ils utilisent comme plastique et comme colle, mais ça attaque direct les neurones de l'enfant (et ma réserve de patience).

Donc la Mini-Chouette est chaussée, je suis en nage, vautrée sur le sol. Et là je commets l'erreur fatale. Je m'entends lui dire : « Marche un peu pour voir. »
L'enfant ravie fait quelques pas, puis s'élance en courant dans les allées (c'est le minimum pour un test efficace). Il ne me reste plus qu'à la retrouver (ce qui n'est pas facile puisqu'elle a beau avoir grandit, elle ne dépasse toujours pas des rayons). Avec un peu de chance, les chaussures vont (et sont jugées suffisamment jolies par la modeuse en herbe).

Sinon, il n'y a plus qu'à passer dans le magasin d'à-coté, où c'est la même chose.

Ah non, les ballons ne sont pas de la même couleur !


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