samedi 21 mai 2016

Tu comprendras quand tu seras plus grande



Mille excuses pour celles et ceux qui attendaient l'article sexe du samedi. Vous avez raison, le samedi c'est article adulte. Mais comme à force je vais finir par passer pour une obsédée, ce soir c'est culture.

Ne soupirez pas, c'est bien aussi la culture !

Je vais vous parler d'un roman : "Tu comprendras quand tu seras plus grande" de Virginie Grimaldi (à priori, aucun rapport avec les princesses de Monaco).

Voici le résumé de l'éditeur, Fayard :

"Quand Julia débarque comme psychologue à la maison de retraite Les Tamaris, elle ne croit pas plus au bonheur qu’à la petite souris. Pire, une fois sur place, elle se souvient qu’elle ne déborde pas d’affection pour les personnes âgées. Et dire qu’elle a tout plaqué pour se sauver, dans tous les sens du terme.
Au fil des jours, Julia découvre que les pensionnaires ont bien des choses à lui apprendre. Difficile pourtant d’imaginer qu’on puisse reprendre goût à la vie entre des papys farceurs, des mamies fantaisistes et des collègues au cœur brisé… Et si elle n’avait pas atterri là par hasard ? Et si l’amour se cachait là où on ne l’attend pas ?
C’est l’histoire de chemins qui se croisent. Les chemins de ceux qui ont une vie à raconter et de ceux qui ont une vie à construire.      
C’est une histoire d’amour(s), une histoire de résilience, une ode au bonheur.
Un humour décapant, des personnages attachants et une profonde humanité.
En le refermant, on n’a qu’une envie : celle de se délecter des petits bonheurs qu’offre la vie."

Image prise sur le blog de l'auteur



Je vais vous conseiller de l'acheter. Et pourtant, je ne l'ai pas lu.

Virginie Grimaldi, j'ai fait sa connaissance (virtuelle) en lisant un de ses textes lors d'un concours de nouvelles auquel on a toutes les deux participé. Elle a gagné, pas moi. J'avais été saisie aux tripes en lisant "La peinture sur la bouche". J'avais eu les larmes aux yeux, je m'étais inquiétée pendant des jours en me demandant si c'était de la fiction ou un témoignage (la Chouette est sensible). Pour tout vous avouer, j'avais été tellement bouleversée que j'avais même prié pour son héroïne.

J'ai très envie de le lire, ce roman. Mais j'ai peur. Je n'ai même pas osé l'acheter de crainte d'être tentée. Il faut dire que pour moi, un livre c'est comme une boîte de chocolats. Je ne peux pas me contenter de le regarder, il faut que je plonge dedans. Je suis exigeante, souvent déçue, mais parfois je trouve une pépite que je savoure. Et là je peux vous dire, les yeux fermés, ma main au feu ou à couper que : "Tu comprendras quand tu seras plus grande" fait partie de ceux là.

Je ne le lirai pas. Pas maintenant. Parce que l'accompagnement des personnes âgées, c'est mon quotidien depuis plusieurs années. Et que là, je fais une overdose. Mon dos a lâché, moi aussi.
 
L'ère de la rentabilité a envahi les métiers de l'humain, chassant tout ce qui en faisait l'âme.

Il me remonte des souvenirs de toilettes bâclées, de personnes âgées bousculées, moquées, ou pire ignorées. 

Mais aussi de professionnels cassés par le manque de moyens, la course à la rentabilité, le flicage, la négation de tout ce qu'ils veulent apporter à nos anciens : l'humanité, la tendresse, le temps de prendre soin d'eux. Est-ce que c'est normal de partir travailler la boule au ventre ? De pleurer en rentrant chez soi ? De faire des cauchemars à cause du boulot ? Parce qu'on a beau protester, on n'a pas d'autre choix que de se plier (pas s'adapter) aux exigences de gestionnaires. Parce qu'il faut bien travailler pour vivre. 

A la décharge des directeurs de structure (c'est mon côté naïve, je cherche toujours une excuse au comportement des autres), c'est au niveau national qu'il faudrait débloquer de l'argent... Mais les parents âgés de nos "élites" ne vont pas dans les maisons de retraite où le manque de moyens est cruel. Ils finissent leurs jours dans des résidences haut de gamme. Alors les milliers de personnes qui crèvent dans des EHPAD où il n'y a qu'une infirmière (quand il y en a une) et deux aide-soignantes pour 90 résidents la nuit, ils s'en fichent pas mal !

Mais je m'égare. J'étais là pour vous donner envie de lire. Pas pour vider mon sac.


Rien à voir avec l'article. Mais la nature, ça me calme.

Courez acheter ce livre. 

Parce que vous allez vous accrocher aux personnages, être emportés dans leur histoire, rire, pleurer. Parce que Virginie Grimaldi a une sensibilité qui est propre aux êtres qui ont souffert, et qui par là même comprennent et prennent en compte les autres. Mais je ne vais pas vous raconter sa vie, ni la mienne d'ailleurs (une autre fois peut-être, si vous me suppliez).

Je le lirai ce roman. Un jour. Pas maintenant. Parce que l'écriture, c'est la seule activité physique que j'ai (au grand désespoir de ma kiné, qui voudrait que je fasse du Pilates ou que j'aille à la piscine. La piscine ! Souvenez-vous : ici). Et que si je lis encore une ligne de Virginie Grimaldi, je rangerai mon ordinateur en me disant que ça ne sert à rien que j'écrive (après six mois de syndrome de la page blanche, vous avouerez que ça serait dommage).

Et juste pour vous donner envie (si tout ce qui précède n'a pas suffit), lisez donc la nouvelle qui m'a fait découvrir Virginie Grimaldi (qui tout compte fait, est peut-être bien une vraie princesse) : c'est .

 

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