mercredi 8 juin 2016

Elle est belle ma poubelle




Il y a des petits bonheurs dans la vie, qui en font toute la saveur : un sourire, une fleur éclose, un rayon de soleil qui perce entre les nuages...

Moi mon bonheur du jour, c'est ma nouvelle poubelle.

Attention, je sais que c'est très con comme petit bonheur. Mais je ne peux pas m'empêcher de sourire bêtement en la regardant. Même les Minis-Chouettes ont fait des bonds de joie en la voyant sur la terrasse (seul le Hibou est resté plus discret sur ses sentiments ; mais je sais qu'il est heureux lui aussi).

La classe


Ca n'est qu'une poubelle me direz-vous ? Alors il faut que je vous raconte pourquoi on l'attendait avec autant d'impatience (elle et ses petites soeurs marron, jaune et bleue qui arrivent la semaine prochaine. Ahhhh !!!! (cris de joie).

Quand on a emménagé il y a un an, l'ancien propriétaire nous a expliqué que les poubelles étaient en commun pour les cinq logements. "Ce sont les gens d'en face qui s'occupent de les sortir. On a essayé de faire chacun son tour, mais il y a un couple qui refuse de s'en occuper". Ah ? Pas de souci, on marche comme ça.

Dans les faits, quand le couple en question n'était pas là, on sortait et on rentrait les poubelles nous-mêmes.


Mais il y a plusieurs choses qui me dérangeaient :

Le manque de confidentialité : ce n'est pas que je pense que des papparazzis fouillent les poubelles pour tout savoir de ma vie (pas encore). Mais si moi je peux consulter les CV de la voisine en jettant la publicité, elle aussi peut avoir des infos sur moi. Du coup il y a des choses que je mets dans la poubelle normale, coupées en petits morceaux. Parfois répartis entre deux poubelles différentes, on ne sait jamais (surtout les infos bancaires, ne me prenez pas pour une tarée).

Le stress (oui, la Chouette est sensible) de savoir si les voisins allaient bien sortir les poubelles le jour du passage des rippeurs (on ne dit plus éboueurs, c'est moins classe). La semaine dernière ils étaient chez eux, et pourtant ils ont réagit une fois que le camion était passé.

La saleté : l'été dernier, un voisin avait jeté des restes de viande crue directement dans le bac gris. Sans sac plastique. Pour le plus grand bonheur de quelques mouches qui avaient trouvé là l'endroit idéal pour fonder une famille.

Beurk

J'ai cru que j'allais vomir. Encore plus après la collecte, quand j'ai entrepris de nettoyer le container à la Javel. L'odeur immonde et la vue des petits vers innocents se tordant de douleur ont failli avoir raison de mon estomac.

Le tri mal fait : les verres cassés dans la poubelle jaune, les feuilles plastifiées dans la poubelle bleue (oui, à la base c'est du papier, mais les dossiers reliés, ça ne se jette pas là). J'ai essayé d'éduquer mes voisins. Après m'être coupée avec un sac de verres cassés que j'avais sorti de la mauvaise poubelle, j'ai affiché les consignes de tri dans le local poubelles, et je leur ai gentiment mis à chacun un mémo dans la boîte à lettres :


C'est pas compliqué, quand même !

Ca fait un peu obsessionnelle... Mais je suis influencée par Grande Chouette, qui a eu plusieurs fois la visite d'une ambassadrice du tri à l'école, et qui s'amuse à m'interroger avec le fameux mémo. Enfin, elle ne s'amuse pas longtemps. Elle s'énerve à chaque fois, parce que je sais toujours où jeter quoi. "Mais la dame elle a dit que les parents se trompaient ! " Moi je dis qu'elle devrait être fière de la culture poubellesque de sa maman !

Bref, depuis un moment, je commençais à en avoir marre de faire le tri dans les poubelles communes (c'est plus fort que moi).

La goutte qui a fait déborder le vase, ça a été la voisine qui m'a interpellée l'autre jour pour me dire qu'il fallait que je rentre les poubelles. Parce qu'elle, elle n'était que locataire.
Elle ne les utilise pas les poubelles ? Ah si, pour jeter ses CV ou ses dossiers plastifiés au mauvais endroit (je sais que c'était elle, il y avait son nom dessus) !

Alors voilà, j'ai téléphoné au centre de tri, j'ai expliqué, j'ai parlementé, j'y suis allée, j'ai même dû rencontrer le responsable (très gentil, on a échangé sur les capacités de nos poubelles respectives), et hier j'ai enfin eu le coup de fil magique : "On accepte que vous passiez en poubelles individuelles". 

Danse de la joie, saut dans la voiture, et une heure après, la poubelle grise était là.

Maintenant, j'attends impatiemment le retour des Minis Chouettes de l'école pour qu'on jette en famille le premier sac dans notre nouvelle amie.

Les petits bonheurs, je vous dit...


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