vendredi 28 août 2015

Questions existentielles

Une après-midi ordinaire, je suis en train de préparer des biscuits quand soudain des pleurs retentissent. A bien écouter, ce ne sont pas des pleurs mais des hurlements désespérés.
Je soupire, j'abandonne ma préparation, et me dirige vers la source : Petite Chouette, des ruisseaux de larmes dégoulinants sur les joues. 
Certainement encore une chipoterie entre sœurs : une poupée arrachée des mains ou un doudou caché.

Innocente ! C'est bien pire que ça.

Je me penche vers l'enfant secouée de sanglots : « Qu'est-ce qui t'arrive ? »
Et la réponse claque : « Je viens de penser que quand elle sera très vieille ma sœur Grande Chouette va mourir. Grande Chouette, je l'aime trop, je ne veux pas qu'elle soit morte ! »

Douche froide. Ah oui, quand même, il y a du gros dossier là.




Et je suis censée répondre quoi ? « Dis-donc Petite Chouette, rappelle-moi ton âge. Tu n'as pas encore 4 ans, si je me souviens bien ? C'est quoi ces questions à la con ? A 4 ans ??? Non, ça ne le fait pas.

Mais je réponds quoi ??? Et les sanglots qui continuent. Je la serre contre moi. Très fort. Je la caline. Mais rien n'y fait. Elle continue de hurler à la mort (c'est le cas de le dire). Je lui sert la soupe déjà servie à sa sœur : du Dolto à base de « On meurt quand on a finit de vivre, et là on n'a pas du tout fini de vivre, n'est-ce pas Petite Chouette ? »

Ca calme un peu les sanglots, mais pas tant que ça puisque Grande Chouette débarque et demande comme une fleur : « Pourquoi elle pleure ? »
Aïe ! Je vais en avoir deux à gérer là. Deux chouettes en train de hululer, sous les ailes impuissantes de leur mère incapable de leur sortir une réponse rassurante.

Et là non, le miracle.

Petite Chouette explique en pleurant à sa sœur les causes de son immense chagrin.
Et c'est Grande Chouette qui la rassure. En reprenant à sa sauce toutes les paroles et les explications que je lui avais distillées il y a déjà plusieurs années, quand elle avait eu les mêmes angoisses.

Elles sont là, blotties l'une contre l'autre, et Petite Chouette retrouve le sourire.



Je me dis qu'on a bien fait d'en faire deux. Que malgré les petites disputes du quotidien, elles sont soudées. Et que j'espère qu'elles seront toujours là l'une pour l'autre, comme aujourd'hui.

N'empêche que je trouve que c'est bien tôt pour se poser ce genre de questions. 4 ans pour Petite Chouette ; 3 ans pour Grande Chouette.

A tout les coups, elles ont hérité du gène prise de tête de leur mère... Et merde !

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